PLUS DE 250 millions de cas de paludisme sont recensés chaque année et on estime que la moitié de la population mondiale est exposée au risque palustre. Parmi les 780 000 décès qu’entraîne annuellement cette pathologie, plus de 90 % surviennent en Afrique sub-saharienne et 85 % concernent des enfants âgés de moins de cinq ans. Si, durant ces dernières années, des progrès significatifs ont été réalisés en terme de sensibilisation, l’impact du paludisme sur la santé et sur l’économie des pays endémiques reste lourd. Le combat contre ce fléau passe par la prévention avec des mesures de lutte antivectorielle, par un diagnostic précoce et précis, suivi rapidement par la mise en place d’un traitement antipaludique sûr et efficace. Dans cette prise en charge médicamenteuse, les résistances aux antipaludiques constituent un problème majeur. C’est pourquoi, en cas de paludisme simple à Plasmodium falciparum, l’OMS recommande l’utilisation des associations médicamenteuses contenant de l’artémisinine (Artemisinin-based combination Therapy ou ACT).
C’est une telle combinaison que vient d’approuver l’EMEA puisque Eurartesim associe la dihydroartémisinine (DHA) à la pipéraquine (PPQ), deux principes actifs à activité antipaludique, le premier agissant rapidement et à demi-vie brève, le deuxième se caractérisant par une absorption et une élimination beaucoup plus lentes.
L’autorisation de l’agence européenne est basée sur les résultats d’une série d’études cliniques ayant évalué l’innocuité et l’efficacité d’Eurartesim par rapport à d’autres ACT. Des études à grande échelle puisqu’elles ont impliqué plus de 2 700 patients en Afrique (Burkina Faso, Zambie, Kenya, Mozambique et Ouganda) et en Asie (Thaïlande, Inde et Laos). Parmi ces patients, tous atteints de paludisme à Plasmodium falciparum non compliqué, on compte environ 1 000 enfants africains âgés de 6 mois à 10 ans. Les résultats ont montré une action rapide et efficace de l’Eurartesim, avec des taux élevés (au-delà de 95 %) de guérison, ainsi qu’un effet protecteur contre les réinfections durant les deux mois suivant le traitement.
Indiqué dans le traitement du paludisme non compliqué à Plasmodium falciparum, Eurartesim peut être utilisé chez l’adulte ou chez l’enfant âgé de six mois ou plus et pesant 5 kg ou plus. Le schéma d’administration est simple, à raison d’une seule prise par jour de la dose déterminée en fonction du poids du patient (jusqu’à 3 comprimés) durant trois jours consécutifs.
Le fruit d’un partenariat.
Eurartesim est le fruit du partenariat entre Sigma-Tau et l’organisation internationale à but non lucratif, Medicines for Malaria Venture (MMV). Créé en 1957 en Italie, Sigma-Tau est aujourd’hui un groupe pharmaceutique international qui compte de nombreuses filiales, dont la France, et plus de 2 400 employés dont 400 chercheurs. Le groupe consacre 16 % de son chiffre d’affaires à la Recherche & Développement, axée non seulement sur ses domaines d’expertise (cardio-vasculaire, système nerveux, maladies métaboliques), mais aussi sur l’oncologie, l’immunologie, ainsi que les maladies rares ou à impact social important.
MMV est une fondation à but non lucratif créée en Suisse en 1999 dont la mission est de réduire le fardeau du paludisme dans les pays endémiques en découvrant, développant et facilitant la mise à disposition de médicaments innovants et de prix abordables.
D’après une conférence de presse organisée par Sigma-Tau et Medicines for Malaria Venture.
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