DES RECHERCHES françaises ouvrent de nouvelles perspectives de traitement antigrippal. En ciblant non plus le virus mais les cellules infectées. Quand le virus de la grippe entre au contact du système respiratoire, il déclenche une série de réactions en chaîne, impliquant un grand nombre de protéines. L’une d’entre elles a fait l’objet d’une étude particulière de la part de chercheurs de l’INRA et de l’INSERM, Khaled Khoufache and coll.. Il s’agit du récepteur membranaire PAR2 (Protease-actived réceptor 2), présent en grande quantité sur les cellules de la trachée. Sa participation majeure dans la réponse immunitaire était déjà connue. En revanche, bien que supposé, son rôle dans une infection de type viral n’avait, jusqu’à ce jour, jamais pu être démontré. C’est maintenant chose faite.
Les études ont été menées chez des souris. Les chercheurs les ont infectées avec une souche de référence H1N1 (mortelle chez elles, non pathogène chez l’homme). Un activateur du PAR2 leur a ensuite été administré par voie nasale. Il s’agit d’un petit peptide capable de s’attacher au site actif de la protéine pour l’activer. Ce traitement a déclenché une très forte production d’un cytokine, l’interféron gamma aux propriétés antivirales bien connues. Elle bloque la réplication du virus et empêche l’infection de se propager.
L’activation du PAR2 a ainsi permis aux souris de survivre à cette infection qui aurait dû leur être fatale. De plus les chercheurs ont constaté une atténuation importante de l’inflammation pulmonaire habituellement constatée dans ce type d’infection. La raison n’en est pas connue et demanderait des recherches supplémentaires.
Les moyens de lutte habituellement utilisés, comme les vaccins ou les médicaments antiviraux, visent le virus en lui-même. Cette approche présente l’avantage de cibler les cellules qu’il infecte. Cela permettrait d’être efficace contre toutes les souches de virus de la grippe. Mais aussi contre les stratégies mises en uvre par le virus pour résister aux traitements habituels.
The journal of Immunology, 15 juin 2009, volume182 : 7795-7802, n° 12
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