En préambule, quelles que soient la destination et les modalités du voyage, il convient de mettre à jour les vaccinations selon les recommandations du calendrier vaccinal 2015 pour les vaccinations « de base », en particulier contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, ainsi que la rougeole, chez l’adulte comme chez l’enfant, étant donné que ces infections peuvent être endémiques dans le pays de destination.
Sur ce socle commun, un certain nombre de vaccinations doivent être envisagées au cas pas cas.
En fonction de la zone géographique visitée :
– La fièvre jaune pour commencer, présente dans les zones tropicales de l’Afrique et de l’Amérique du Sud : « un certificat de vaccination antiamarile peut être exigé aux frontières, dans le cadre du Règlement sanitaire international », prévient-elle, mais la vaccination est indispensable pour ces destinations, même en l’absence d’obligation administrative. Ce vaccin, vivant atténué, est réservé aux centres de vaccinations internationales désignés par les Agences régionales de santé (http://www.sante.gouv.fr/
IM G/pdf/TABL EAU _DES_CVF J_MA J_28_mars_2014.pdf) ; il doit être administré, avec les précautions d’usage (femmes enceintes ou allaitantes, nourrissons, etc.), au moins 10 jours avant le départ. D’un point de vue administratif, sa durée de validité est actuellement de 10 ans, mais l’immunité est acquise probablement pour la vie entière chez des personnes immunocompétentes et les recommandations de l’OMS ont changé récemment en ce sens.
– L’encéphalite japonaise est largement répandue en Asie du Sud et de l’Est. Le vaccin est plus spécifiquement destiné aux personnes devant séjourner en zone rurale, les rizières et les élevages de porcs étant un milieu à risque, et aux expatriés. Le schéma vaccinal comporte deux injections espacées de 28 jours, avec (chez l’adulte uniquement), un rappel 12 mois après la première injection (avant une réexposition éventuelle). Le vaccin est désormais disponible également en pharmacie.
– L’encéphalite à tiques : les vecteurs du virus (les tiques donc) sont présents en milieu rural ou boisé, en Alsace (petits foyers localisés), en Europe centrale et orientale et s’étend à travers la Sibérie jusqu’au Nord du Japon et de la Chine ; ils sont actifs du printemps à l’automne. Le schéma vaccinal est fonction de l’âge et du vaccin (il en existe deux), classiquement trois injections à MO, M1, puis entre M5 et M12 (avec une 4e injection trois ans après la 3e dose, avant une réexposition éventuelle).
– Les infections invasives à méningocoques sévissent par épidémies à la saison sèche dans une zone située au sud du Sahara, la « ceinture de la méningite ». La vaccination (par un vaccin tétravalent dirigé contre les souches A, C, W et Y) est recommandée aux voyageurs devant avoir des contacts étroits et prolongés avec la population locale ; elle est par ailleurs exigée par les autorités saoudiennes pour les pèlerinages à La Mecque. Le vaccin s’administre en une injection, 10 jours au moins avant le départ.
En fonction des conditions sanitaires du pays
– Là où le « péril fécal » existe, mieux vaut être vacciné contre le virus de l’hépatite A, même pour un court séjour, même dans un environnement a priori protégé, par une injection 10 à 15 jours avant le départ (le rappel jusqu’à 3 (5) ans après la 1re injection). Idem pour la typhoïde, sauf que les risques sont ici liés aux conditions du séjour (aventureux et/ou prolongé). Une injection (jusqu’à 15 jours avant le départ) protège 3 ans.
– La vaccination contre l’hépatite B, indiquée systématiquement en France chez tous les enfants jusqu’à l’âge de 15 ans, est recommandée également aux adultes voyageurs, pour des séjours fréquents ou prolongés dans les pays où la prévalence de l’infection est élevée. Elle comporte deux injections espacées d’un mois, la 3è six mois après la première ; en cas de départ dans un délai trop bref, un schéma accéléré est envisageable chez l’adulte.
– Enfin, une vaccination à titre préventif contre la rage est recommandée en cas de voyage aventureux, loin de l’accès aux soins, en trois injections (J0, J7 et J21 ou 28). Le virus, présent dans la salive de mammifères infectés (chien surtout dans les pays en développement), est transmis par morsure, griffure ou léchage (d’une plaie ou d’une muqueuse). Cette précaution ne dispense pas d’un traitement en cas d’exposition avérée ou suspectée : la vaccination évite le recours aux immunoglobulines (rarement disponibles hors des pays industrialisés), mais deux injections de rappel à J0 et J3, à faire dès que possible, restent indispensables.
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