LA PISTE de recherche fournit de sérieux espoirs quant à un traitement possible des infections par papillomavirus. Certes les résultats s’ils sont encourageants demeurent encore limités à l’étape in vitro. Ils ont été menés par une équipe de l’université de Tufts (États-Unis), mais pourraient conduire à la mise au point d’un topique, permettant une éradication locale du virus.
Il est vrai comme l’expliquent les chercheurs, James Baleja et coll., que la vaccination contre les HPV demeure à visée préventive. De plus dans les pays moins favorisés, se pose le problèmes de l’accès financier à ce mode d’immunisation. Le principe du traitement mis au point par les Américains se fonde sur un inhibiteur susceptible de bloquer l’action d’une protéine virale, E2,
La protéine E2 des papillomavirus contrôle plusieurs activités du virus dont la réplication de l’ADN et la transactivation des gènes responsables de la cancérisation. Elle constitue une cible thérapeutique de choix. Une forme raccourcie d’E2, dénommée E2R ne contient que le domaine C-terminal de dimérisation d’E2, ce qui lui permet de réprimer le fonctionnement normal d’E2 en créant un hétérodimère inactif. Grâce à des méthodologies structurelles, l’équipe a pu créer un hétérodimère d’une grande stabilité. Notamment un ER2 muté, dans lequel une histidine avait été remplacée par un glutamate, a montré une grande aptitude à créer un hétérodimère.
L’équipe a ensuite testé, in vitro, cet ER2 sur des cultures de cellules infectées. La transcription des gènes viraux a été bloquée. D’où l’idée d’un traitement en topique. Les papillomavirus infectent les cellules épithéliales des muqueuses, donc superficielles, qui seraient directement accessibles au traitement.
Les inhibiteurs mis au point ont été ensuite testés sur des cellules de mammifères, les molécules les plus stables inhibaient préférentiellement l’E2 de l’HPV 16, souche à plus haut risque cancérogène. À un moindre degré étaient concernées les souches 18 et 6a (impliquée dans les condylomes).
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