Transmis par les moustiques Aedes aegypti and Aedes albopictus, le virus Zika est associé à des cas de malformation congénitale chez des enfants exposés in utero au virus. Il n'existe pas de traitement spécifique à ce flavivirus, ce qui renforce le besoin d'un vaccin. Dans une étude de phase 1, les chercheurs rattachés au laboratoire Takeda ont évalué la sécurité et l'immunogénicité d'un schéma de vaccination à deux doses du vaccin TAK-426 basé une version inactivée et purifiée du virus.
Les 271 participants étaient des adultes, dont 146 avaient déjà été exposés au virus. Ils ont été répartis aléatoirement entre quatre groupes. Les trois premiers groupes ont reçu deux injections de 2, 5 ou 10 μg d'antigènes, et le dernier groupe a reçu deux injections de placebo.
Au bout de sept jours, la tolérance de TAK-426 était jugée bonne par les auteurs qui n'ont pas constaté d'effets indésirables graves ou de décès. Par ailleurs, les taux d'effets indésirables modérés étaient les mêmes dans tous les groupes. L'immunogénicité était mesurée à l'aide d'un test de séroneutralisation par réduction des plages de lyse. Après injection des deux doses, les volontaires du groupe 10 μg produisaient 3,27 plus d'anticorps neutralisants que ceux du groupe 2 μg et 1,85 fois plus que ceux du groupe 5 μg.
Les auteurs précisent que l'immunogénicité du vaccin était la même, que les volontaires aient été ou non préalablement infectés. « Compte tenu de ces résultats la dose de 10 μg de TAK-426 a été sélectionnée pour la poursuite du développement du vaccin », concluent les auteurs.
Le précédent du vaccin contre la dengue
Les prochaines étapes de développement de TAK-426 devront tenir compte des déboires rencontrés par le vaccin contre la dengue, le Dengvaxia, mis au point par Sanofi. Les campagnes de vaccination lancées après sa mise sur le marché avaient en effet révélé que son utilisation augmentait le risque de dengue sévère chez les personnes qui n'avaient jamais été confrontées au virus.
« Plusieurs dizaines d'années de recherche nous ont appris que la réaction immunitaire au flavivirus peut être associée à un mauvais pronostic clinique et des maladies immunitaires », rappellent les Drs Priscila Castanha et Ernesto Marques du département des maladies infectieuses et de microbiologie de l'université de Pittsburgh dans un commentaire associé. « Le grand paradoxe des infections par la dengue est un exemple bien connu, poursuivent-ils. Une infection par la dengue d'un sérotype donné ne protège pas contre une infection par un autre sérotype et augmente même le risque de développé une dengue sévère. » C'est pour cette dernière raison que de nouveaux vaccins tétravalents contre la dengue sont développés avec beaucoup de prudence, les laboratoires souhaitant s'assurer que la protection contre les quatre sérotypes est bien homogène.
Concernant le vaccin contre Zika, « il est crucial de mieux comprendre comment fonctionne la réponse immunitaire contre ce virus », juge les Drs Castanha et Marques, qui espèrent ne pas « créer un problème en en résolvant un autre ».
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