En passant en revue les molécules répertoriées dans les bibliothèques des NIH, le Dr Shanshan He et ses collègues de l’institut national américain du diabète, des maladies rénales et digestives, ont découvert le potentiel de la chlorcyclizine pour traiter les infections par le virus de l’hépatite C (VHC). Cette molécule est un antihistaminique autorisé depuis 70 ans par la FDA américaine dans le traitement des allergies.
L’équipe du Pr Jack Liang teste depuis 10 ans l’efficacité de plusieurs milliers de molécules déjà approuvées pas la FDA sur des cultures de cellules infectées par le VHC. Selon leurs données publiées dans « Science Translational Medicine », la chlorcyclizine s’est détachée du peloton en empêchant le virus de l’hépatite C de pénétrer à l’intérieur des cellules. Une nouvelle série d’expériences in vivo a ensuite été menée avec 13 autres virus, dont celui de l’hépatite B. Il s’est avéré que la capacité de blocage de la chlorcyclizine était spécifique au VHC.
Résultats encourageants chez la souris
Des essais chez des souris humanisées, disposant de cellules hépatiques humaines, ont montré que la chlorcyclizine améliore l’efficacité d’une large variété de traitement contre les VHC de génotype 1a et 1b : la ribavirine, l’interféron pégylé, les antiviraux à action directe de première génération (télaprevir et bocéprévir), le sofosbuvir (Sovaldi, Gilead), le daclatasvir (Daklinza, BMS) et la cyclosporine A. Les auteurs précisent que la chlorcyclizine administrée oralement pendant 4 à 6 semaines a tendance à se concentrer dans le foie des animaux, sans provoquer de toxicité particulière ni de résistance au traitement.
Selon le Pr Jack Liang, des essais de phase 1 chez l’homme sont déjà prévus pour confirmer ces résultats. L’idéal, selon les auteurs, serait que ce traitement soit efficace en association avec la ribavirine, et sans recours à l’interféron pégylé qui génère de nombreux effets indésirables. Dans ce cas, la chlorcyclizine disposerait d’un avantage indéniable : son prix.
Vendu sans ordonnance au prix de 50 cents la tablette aux États-Unis, mais indisponible en France, la chlorcyclizine serait une alternative particulièrement peu coûteuse aux nouveaux traitements oraux dont les prix ont défrayé la chronique.
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