Une bactérie commensale multirésistante se répand dans les hôpitaux du monde, nous alerte une équipe de chercheurs australiens dans un article publié dans la revue « Nature Microbiology ».
La bactérie Staphylococcus epidermidis est naturellement présente sur une peau en bonne santé. Dans leur étude, les chercheurs montrent que cette bactérie « a évolué pour devenir un formidable pathogène responsable d'infections nosocomiales » suggèrent les auteurs menés par les Pr Benjamin Howden et Timothy Stinear (ce dernier avait déjà alerté plus tôt dans l'année sur l'apparition d'une tolérance au lavage hydro alcoolique chez certains entérocoques), du département de microbiologie et d'immunologie de l'institut d'infection et d'immunité de l'université de Melbourne. Dans leur papier, ils révèlent que 3 lignées multi-resistantes ont émergé au cours des dernières décennies, et se sont répandues dans près d'une centaine d'hôpitaux de 24 pays.
Ces lignées sont devenues résistantes à la rifampicine, via l'acquisition de mutations du gène rpoB. Une analyse d'isolats provenant de 96 hôpitaux montre que les 2 mutations D471E et I527M sont les plus communes. Ces dernières ne se contentent pas de procurer une résistance à la rifampicine, elles réduisent aussi la susceptibilité de la bactérie aux antibiotiques de dernière ligne de la classe des glycopeptides : vancomycine et teicoplanine. « Il est possible que les pratiques hospitalières, telles que l'utilisation des antibiotiques en monothérapie a conduit à cette évolution », estiment les auteurs.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?