JUSQU’À PRÉSENT tout portait à croire qu’aucun des quarante virus simiens du VIH, ou SIV, n’était pathogène chez leurs hôtes naturels, nos cousins primates. L’équipe de Brandon Keele vient de montrer qu’un précurseur immédiat du VIH-1, appelé SIVcpz, peut entraîner un syndrome d’immunodéficience acquise chez des chimpanzés sauvages de Tanzanie. Selon les auteurs, cette découverte est une possibilité unique de comparer les mécanismes mis en jeu par deux virus très proches au sein de deux espèces apparentées. Une telle approche permettrait d’apporter un éclairage nouveau sur les facteurs responsables de la progression de la maladie, qu’ils soient liés à l’hôte ou au virus, et d’accélérer la découverte de nouvelles mesures préventives et thérapeutiques.
En suivant 94 primates de deux communautés vivant dans le parc naturel du Gombe pendant 9 ans, les chercheurs ont ainsi constaté que les singes infectés avaient une mortalité 10 à 16 fois plus élevée que les autres. De plus, les femelles atteintes étaient moins fertiles avec une forte mortalité infantile. Lors de l’autopsie de trois singes malades, l’analyse de biopsies de rate et de ganglions lymphatiques a révélé une déplétion significative en cellules CD4 et une forte réplication virale. Un état pathologique semblable au stade terminal SIDA chez l’homme a même été constaté chez une femelle décédée 3 ans après avoir été contaminée.
Nature, volume 460, 515-519 ; 23 juillet 2009.
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