Une étude nationale précise l'impact du Covid-19 chez les femmes enceintes en France

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Publié le 14/12/2021
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Crédit photo : PHANIE

Quel est l'impact de l'infection à Sars-CoV-2 sur la morbidité des fins de grossesse et des accouchements ? Les médecins des services de gynécologie et de centres d'aide médicale à la procréation (AMP) des hôpitaux hôpital Bichat-Claude-Bernard, Tenon (AP-HP), Saint-Joseph (Marseille) et de l'Agence de la biomédecine ont cherché à évaluer ce surrisque dans une cohorte française. Pour ce faire, ils ont conduit une analyse rétrospective, publiée dans « Plos Medicine » de données récoltées dans la base de données nationale d'hospitalisation (PMSI), entre janvier et juin 2020.

Les données du PMSI contiennent de nombreuses informations, telles que l'âge maternel, les antécédents de diabète ou d'hypertension artérielle, les grossesses multiples et les recours à l'AMP. Les chercheurs ont ainsi pu ajuster les données sur la base de ces différents facteurs de risque.

Au total, 244 645 naissances (certains sous AMP, d'autres non), dont 874 chez des femmes testées positives pour le Covid-19, ont été incluses dans l'étude. Les femmes ayant été infectées par le Sars-CoV-2 étaient en moyenne plus âgées (31,1 ans contre 30,5), plus fréquemment obèses (0,7 % contre 0,3 %), avaient plus de grossesses multiples (0,7 % contre 0,4 %) et plus souvent avec un antécédent d'hypertension (0,9 % contre 0,3) . En revanche, elles étaient moins souvent fumeuses (0,2 % contre 0,4). Le recours à l'AMP n'était pas significativement différent dans les deux groupes.

Plus d'admission en soins intensifs et de comorbidités

Par rapport aux femmes non Covid, les patientes Covid + étaient plus à risque d'admission en soins intensifs (5,9 % contre 0,1) et avaient un risque accru de mortalité (0,2% contre 0,005), de prééclampsie (4,8 % contre 2,2), d'hypertension gestationnelle (2,3% contre 1,3), d'hémorragie du postpartum (10 % contre 5,7), de naissance prématurée, spontanée ou déclenchée, de détresse fœtale (33 % contre 26) et de césarienne (33 % contre 20,2).

Cette étude présente une limite reconnue par ses auteurs : l'impossibilité de prendre en compte les femmes infectées par le Sars-CoV-2 mais asymptomatiques. « Bien qu'il ne soit pas possible d'établir un lien clair de cause à effet entre le Covid-19 et les complications pendant la grossesse, ces résultats sont en ligne avec les recommandations récentes en faveur de la vaccination des femmes enceintes, soulignent les auteurs. Dans la pratique clinique, il est essentiel d'être au courant de ces complications, notamment dans les populations à risque de forme sévère de la pathologie. Les services de gynécologie obstétrique doivent notamment s'en servir pour informer leurs patientes. »


Source : lequotidiendumedecin.fr