Administrés en association, les nouveaux antiviraux à action directe permettent une guérison virale dans la quasi-totalité des cas. Et ce, quel que soit le génotype. Les patients, délestés de leur épée de Damoclès, font à nouveau des projets, leur médecin est heureux d’annoncer de bonnes nouvelles, la relation en est à l’évidence transformée, montre le sondage OpinionWay sur la « Connaissance et la perception de médecins spécialistes vis-à-vis des nouveaux traitements anti-VHC ». Le sociologue George Vigarello nuance : « Ce grand changement pronostique oblige parfois à un travail d’adaptation. »
« On peut désormais se passer d’interféron », se réjouit le Pr Christophe Hézode, hépatologue à l’Hôpital Henri Mondor (Créteil), et tabler sur les inhibiteurs de trois grandes cibles, protéase, complexe de réplication NS5A et polymérase (les NUC et, en appoint, les non NUC) ».
« Le daclatasvir (Daklinza), qui vise NS5A, est le premier inhibiteur de sa classe, et le premier de la classe, estime-t-il, en raison de son activité virale pangénotypique (de 1 à 6), de ses interactions médicamenteuses limitées et gérables (par une adaptation des doses), de son profil de tolérance favorable, proche du placebo. » Par ailleurs, aucun ajustement de doses n’est nécessaire pour les patients transplantés ou « substitués » (méthadone ou buprénorphine), à la différence des inhibiteurs de protéases.
Besoins thérapeutiques non couverts
Au-delà de l’étude pivotale, le programme de phase 3 comprend trois essais pour des besoins thérapeutiques non couverts, ALLY 1, 2 et 3, ce dernier concernant les patients porteurs du génotype 3, « difficiles » parce que plus à risque de stéatose, de vitesse de progression de la maladie accélérée, de cancérisation et de moindre efficacité des traitements. L’association daclatasvir et sofosbuvir pour 12 semaines permet ici d’atteindre 86 % de réponse virologique soutenue (RVS), 94 % pour les non cirrhotiques. Elle est ainsi devenue le traitement de référence des génotypes 3 non cirrhotiques ; pour les cirrhotiques, la solution est venue de la cohorte française d’ATU, une trithérapie (l’association daclatasvir-sofosbuvir+ribavirine) pour 24 semaines.
ALLY2, dédié aux patients co-infectés par le VIH et le VHC, objective le taux de guérison élevé avec l’association daclatasvir-sofosbuvir toujours, 98 %, en 12 semaines, quel que soit le génotype. Des résultats confirmés en vie réelle par les données d’ATU et de la cohorte ANRS.
Enfin, ALLY1 porte sur des patients en pré et post-transplantation (5 ans après la greffe, un tiers ont de nouveau une cirrhose), en cirrhose avancée, pour qui le traitement est absolument nécessaire. Quand ils sont traités par l’association daclatasvir-sofosbuvir et ribavirine pour 12 semaines ou 24 semaines sans ribavirine, le taux de RVS est de 83 %, 94 % en cas de cirrhose non décompensée, là encore quelque soit le génotype.
Les récentes recommandations de l’EASL (European Association for the Study of the Liver) tiennent compte de l’ensemble de ces résultats.
Pour mieux soutenir m’accompragnement des patients, BMS a mis en place HépatoLien, un service d’accompagnement, téléphonique, à domicile personnalisé. Un deuxième programme « Parcours de soin », fruit d’un audit de 6 centres experts, vpour un parcours thérapeutique plus fluide.
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