COMME L’A RAPPELÉ le Dr G. Cunin, (Centre de la douleur, Lariboisière), l’incidence du zona augmente avec l’âge : 2,5/1 000 avant 50 ans, 5,6/1 000 entre 50 et 69 ans, et plus de 1 % après cet âge (les diverses études épidémiologiques retrouvent des chiffres très proches). La proportion de douleurs post-zostériennes (DPZ) est également âge-dépendante : d’après les différentes études, la proportion de DPZ varie entre 30 et 44 % à un mois et entre 12 % et 20 % à trois mois. Ces derniers pourcentages, selon l’étude de G. Mick (Lyon) passent de 19 % entre 50 et 60 ans, à 29 % entre 60 et 70 ans et à près de 40 % après 80 ans.
Pourquoi les sujets âgés sont-ils plus exposés à la chronicité ? Sans doute parce que du fait d’une moindre immunocompétence, les lésions nerveuses initiales sont souvent plus importantes avec des douleurs plus sévères à la phase aiguë ; de plus, la repousse axonale est ralentie et les troubles psycho-affectifs sont fréquents.
Quoi qu’il en soit, il est important de reconnaître au plus vite la nature neuropathique de la douleur, afin d’orienter correctement le traitement antalgique. À ce titre, le Dr Cunin recommande l’utilisation de l’échelle DN4 qui, pour plus de 4 items présents (sur 10) a une sensibilité de 83 % et une spécificité de 90 %.
Les atouts de Versatis.
En effet, comme le rappelle le Dr G. Mick, les douleurs neuropathiques ne répondent pas aux antalgiques usuels, mais essentiellement aux antiépileptiques et aux anti-dépresseurs tricycliques. Cependant, ces traitements systémiques ne sont pas dénués d’effets indésirables, ce qui en limite l’utilisation.
D’où l’intérêt d’un traitement topique (reconnu par une ASMR IV), comme Versatis, compresse adhésive imprégnée de lidocaïne 5 %. Le Dr Mick souligne le double mécanisme d’action de Versatis puisque l’effet antalgique de la lidocaïne (réduction des douleurs spontanées et de l’allodynie de frottement) est associé à une protection mécanique de la compresse contre les stimuli allodyniques et hyperalgésiques.
Plusieurs études ont confirmé l’efficacité de Versatis sur les douleurs spontanées qu’elles soient continues (brûlures, compression…) ou paroxystiques (décharges électriques) sur les allodynies et les hyperalgésies. L’efficacité se manifeste très rapidement (30 minutes après l’application) et se prolonge 24 heures après une seule application. Le soulagement augmente durant le premier mois et se maintient avec un recul d’un an. De plus, une étude a établi la non-infériorité de Versatis par rapport à un anti-épileptique, avec même une tendance à une plus grande efficacité (surtout sur les allodynies) et une meilleure tolérance. Les effets indésirables notés sous Versatis sont essentiellement cutanés (le passage systémique de la lidocaïne étant très faible, inférieur à 3 %), moins de 5 % d’entre eux entraînant l’arrêt de traitement.
Versatis au Quotidien.
Versatis s’applique facilement, les compresses pouvant être découpées afin de s’adapter aux zones à traiter : 1 à 3 compresses au maximum peuvent être appliquées au maximum pendant 12 heures consécutives (en fonction de l’étendue de la zone à traiter), un intervalle libre de 12 heures devant ensuite être respecté.
Versatis peut-être utilisé en monothérapie dès la fin du premier mois (en tous cas, après cicatrisation des lésions, souligne le Dr Cunin) mais, dans l’étude hospitalière française portant sur plus de 600 patients ( Dr E. Perez-Varlan), Versatis est le plus souvent utilisé en association aux traitements oraux ( 90 % des patients, 70 % prenant des anti-épileptiques et 34 % des paliers 2 et 3, ce qui n’est pas justifié). Toujours dans cette étude, Versatis permet une diminution significative de ces co-prescriptions préférentiellement des anti-dépresseurs tricycliques - souvent mal supportés - et des antalgiques de paliers 2 et 3 qui sont contre-indiqués dans les douleurs neuropathiques.
(1) Conférence de presse organisée par les laboratoires Grünenthal
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