VIH et infarctus du myocarde : la co-infection VHC augmente le risque avec l'avancée en âge

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Publié le 26/09/2022
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Une co-infection au virus de l'hépatite C (VHC) accentue le risque cardiovasculaire, en particulier le risque de faire un infarctus du myocarde (IDM) chez les patients infectés par le VIH (et traités) qui avancent en âge, montre une étude nord-américaine publiée le 21 septembre dans « Journal of the American Heart Association ».

Si les patients séropositifs ont un risque cardiovasculaire majoré (de 50 % à 75 % par rapport aux séronégatifs), le rôle d'une co-infection au VHC n'était pas évalué. Encore moins son impact dans le temps, alors que 75 % des patients VIH aux États-Unis auraient plus de 45 ans, selon l'Association américaine du cœur. Et qu'une situation de co-infection existe dans 10 à 30 % des cas.

Des patients âgés de 49 à 79 ans

Les chercheurs ont analysé les données de 23 361 personnes avec VIH d'une grande cohorte américaine et canadienne (North American AIDS Cohort Collaboration on Research and Design, NA-ACCORD) recueillies entre 2000 et 2017. Tous ont initié un traitement antirétroviral contre le VIH, et étaient âgés de 40 à 79 ans à l'inclusion (moyenne d'âge 45 ans).

Un participant sur 5 (soit 4 677 personnes) avait aussi une hépatite C. Les scientifiques ont regardé l'occurrence d'IDM de type 1 chez les patients pendant un suivi de 4 ans. L'IDM de type 1 est causé par l'ischémie due à un événement coronarien primaire (rupture, érosion ou fissure de plaque ; dissection coronarienne).

Certains profils VIH plus à risque

Il ressort qu'une co-infection VIH-VHC n'était pas associée à une augmentation du risque d'infarctus du myocarde chez les patients VIH sous antirétroviraux, ont observé les auteurs. Ainsi la prévalence d'infarctus est de 1,7 % chez les patients VIH+, et de 1,9 % chez les co-infectés.

Mais la co-infection aggrave la majoration du risque de faire un infarctus qui existe pour tous avec l'âge : ainsi, le risque d'infarctus augmente de 85 % par décennie chez les co-infectés, contre seulement 30 % chez les patients VIH.

Par ailleurs, et sans surprise, les auteurs ont retrouvé, chez les patients VIH non co-infectés, les autres facteurs de risque cardiovasculaire connus, que sont l'hypertension artérielle (risque multiplié par 3 par rapport aux patients sans HTA), le tabagisme (risque augmenté de 90 %), ou le diabète de type 2 (de 46 %). Ils ont également repéré une augmentation du risque d'infarctus chez certains profils de patients VIH : chez ceux qui ont des CD4 < 200/mm3 (risque majoré de 40 %), et chez les patients sous inhibiteurs de protéase (+de 45 %).

Insister sur la prévention cardiovasculaire

« Même avec une suppression virale efficace du VIH, l'inflammation - liée à deux infections virales chroniques - et la dérégulation immunitaire semblent augmenter le risque de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral et d'insuffisance cardiaque », chez les patients co-infectés, lit-on. « Sans oublier que d'autres facteurs jouent, comme les risques cardiovasculaires traditionnels, mais aussi d'autres éléments non médicaux », ajoute l'auteur principal, Raynell Lang, professeur assistant, à l'Université de Calgary en Alberta, Canada. À noter que l'absence de prise en compte du régime alimentaire ou de l'activité physique figure dans les limites de cette étude, qui en outre, a été conduite avant le développement des antiviraux d'action directe contre le VHC.

Les auteurs appellent à mieux repérer une infection VHC chez les patients VIH vieillissants, afin de traiter l'hépatite C et leur prodiguer des conseils pour prévenir le risque cardiovasculaire.


Source : lequotidiendumedecin.fr