En ouverture de la Rencontre de haut niveau pour la fin de l'épidémie de sida aux Nations unies (ONU), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a officialisé aujourd'hui la fin de la transmission de la mère à l'enfant du VIH et de la syphilis en Thaïlande, en Arménie, en Moldavie et en Biélorussie.
La Thaïlande est le premier pays d'Asie et de la région Pacifique à réussir cet accomplissement. C'est également la première fois que la transmission mère-enfant est vaincue dans un pays très touché par l'épidémie : 450 000 Thaïlandais vivaient avec le VIH en 2014. Le ministre de la Santé thaïlandais a présenté le certificat délivré par l'OMS lors de la cérémonie d'ouverture de la rencontre de l'ONU.
L'exploit thaïlandais
« La Thaïlande a fait reculer l'épidémie et transformer la vie de milliers de femmes et d'enfants touchés par le VIH, s'est réjoui le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, les progrès de la Thaïlande montrent ce qui peut être accompli lorsque la médecine et la science sont soutenues par un engagement politique continu. »
Concernant les 3 autres pays, tous situés dans la région Europe de l'OMS, le directeur régional de l'UNICEF, Marie-Pierre Poirier, a salué « deux décennies d'efforts intenses. Nous avons désormais validé la preuve de concrétiser le droit des enfants à naître sans être infectés par le VIH. »
Malgré les succès enregistrés en Thaïlande, la partie est pourtant loin d'être gagnée dans cette région : 21 000 enfants naissent encore chaque année infectés par le VIH, et plus de 200 000 d'entre eux grandissent avec l'infection. Les femmes infectées qui ne sont pas prises en charge avec des traitements antirétroviraux ont entre 15 et 45 % de risque de transmettre le virus à leurs enfants lors de la grossesse, l'accouchement ou l'allaitement.
Si les femmes infectées sont traitées, ce qui est le cas de 98 % des Thaïlandaises au cours de leur grossesse, ce risque s'abaisse à 1 %. En 2015 seulement 85 enfants thaïlandais sont nés infectés par le VIH contre 1 000 environ en 2000. Dans le même temps, le nombre de femmes nouvellement infectées chaque année a baissé de 87 %.
Cinq pays sans transmissions
En 2014, l'OMS a élaboré un processus de validation de l'élimination de la transmission mère-enfant. Ce processus ne vise pas à rechercher une diminution de 100 % des transmissions mais une réduction suffisante pour qu'elles ne constituent plus un problème de santé publique. En avril dernier, des experts venant du Cambodge, de Chine, d'Australie, des Philippines, du Népal, de Thaïlande et des États-Unis ont visité les hôpitaux et les laboratoires du pays pour valider la fin de la transmission mère-enfant du virus du sida et de la syphilis.
L'Arménie, la Moldavie et l'Arménie ont également été visitées par des équipes d'experts réunies par l'ONU, l'ONUSIDA et l'UNICEF. L'an dernier Cuba était le premier pays à satisfaire les critères 2014 de l'OMS.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?