En prévision de la commercialisation prochaine des autotests de dépistage du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), la Haute autorité de santé (HAS) diffuse auprès des professionnels de santé et des associations, un document d’information sous forme de questions-réponses, pour les aider à répondre aux questions et conseiller les utilisateurs potentiels.
Le premier de la gamme – le test « Autotest VIH » conçu par la société française AAZ, qui fait partie des fabricants à avoir déposé un dossier pour le marquage CE – devrait être disponible dans les pharmacies françaises dès le mois de juillet, pour une vingtaine d’euros et cela sans ordonnance.
Diversifier l’offre de dépistage
Depuis 2010, les associations comme AIDES sont déjà autorisées à réaliser un dépistage rapide dans leurs permanences. La commercialisation à grande échelle a pour objectif de continuer à augmenter le nombre de personnes traitées à un stade précoce.
La France est le pays qui réalise le plus de tests de dépistage du VIH en Europe. En 2013, 5,2 millions de tests ont été effectués dans des laboratoires de ville, selon un article dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié par l’Institut national de veille sanitaire (InVS). Mais, selon la HAS, 20 % des personnes infectées ignorent encore leur positivité, et près de 30 % la découvrent à un stade avancé de la maladie. En 2013, le Conseil national du Sida (CNS) considérait que la mise sur le marché de kits d’autotests viraux pourrait permettre de détecter 4 000 cas de séropositivité et ainsi d’éviter 400 nouvelles contaminations par an, en France.
Compléter et non remplacer les tests actuels
La Haute autorité met cependant en garde : pas question de s’appuyer exclusivement sur les autotests pour le dépistage, ceux-ci n’étant pas fiables à 100 %, notamment en cas d’infection récente (de moins de 3 mois). « Tout test positif devra être confirmé par un examen en laboratoire » souligne l’instance.
Plusieurs pays ont déjà autorisé ce genre de tests rapide, comme la Grande Bretagne, l’Australie ou les États-Unis. En France, le concept a d’abord été reçu avec perplexité, les associations et médecins s’inquiétant pour les personnes qui découvriraient leur séropositivité sans encadrement psychologique ou médical. En mars 2013, le CNS et le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ont émis un avis favorable à l’introduction de ces autotests et, fin 2013, la ministre de la santé autorisait leur mise sur le marché, prévoyant une commercialisation pour l’année 2014.
Si le projet a pris un peu de retard, les services de soutient pour les utilisateurs sont, eux, en place. Ces derniers peuvent s’adresser à leurs pharmaciens, une association de lutte contre le sida ou appeler anonymement la plateforme téléphonique Sida Info Service (0800 840 800), ouverte 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.
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