VIH : le traitement intermittent, une piste viable pour améliorer la qualité de vie

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Publié le 17/02/2022
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Crédit photo : PHANIE

La prise d'un traitement antirétroviral quatre jours par semaine n'expose pas les patients infectés par le VIH à un surrisque d'échec virologique, tout en réduisant le risque d'effets indésirables et les coûts, selon l'étude ANRS Quatuor publiée dans « The Lancet HIV ». Le concept de traitement intermittent contre le VIH est l'une des stratégies envisagées pour améliorer la qualité de vie des patients et réduire l'impact négatif des traitements.

L'équipe de recherche composée de médecins de l'hôpital Bichat–Claude-Bernard, de l'hôpital Raymond-Poincaré et de l'Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique a évalué l'approche chez 636 patients suivis pendant 48 semaines dans 59 hôpitaux français.

Pas d’augmentation du réservoir viral

Tous les patients recrutés avaient une charge virale inférieure à 50 copies/ml depuis au moins 12 mois et ne présentaient pas de mutation de résistance. La moitié d'entre eux a poursuivi le traitement continu standard quotidien et l'autre l'a pris quatre jours par semaine, avec une pause pendant le week-end. Principal résultat : cette stratégie permet le maintien d'une charge virale indétectable chez 96 % des patients au cours des visites aux semaines 4, 12, 24, 36 et 48.

Le taux de succès virologique chez les patients sous régime intermittent n'était pas significativement différent de celui de ceux sous traitement continu puisque seulement six patients (2 %) du groupe intermittent et quatre (1 %) du groupe continu ont connu un échec virologique justifiant un changement de stratégie thérapeutique. Des mutations de résistance aux médicaments sont apparues chez trois des six personnes en échec du groupe intermittent et une des quatre du groupe continu. Les effets indésirables sévères (grades 3-4) étaient observés chez 9 % des patients du groupe intermittent et 12 % de ceux du groupe continu.

De plus, la stratégie allégée n'était pas associée à un risque d’augmentation du réservoir viral ni à une activation inflammatoire, comme en témoignent les volets immuno-virologiques présentés dans le même article.

Impact positif sur la qualité de vie

L'un des objectifs de la stratégie intermittente est d'améliorer la qualité de vie. Et pour la mesurer, le questionnaire PROQOL-HIV a été utilisé : 59 % des patients du groupe intermittent ont vu leur qualité de vie améliorée contre 7 % du groupe continu. Il en ressort également des bénéfices pour l’observance et l’acceptabilité du régime intermittent. 

Autre avantage notable de cette stratégie : une réduction de 43 % du coût des traitements antiviraux, passant par an de 7 207 euros dans le groupe continu à 4 127 euros dans le groupe intermittent. Cela représente une forte économie, sachant que, pour prendre l'exemple de la région Île-de-France, le VIH représente le deuxième poste budgétaire en matière de coût de traitement.


Source : lequotidiendumedecin.fr