Les chercheurs soutenus par l'institut national américain d'allergie et de maladies infectieuses viennent de publier les premières données chez l'animal d'un candidat vaccin contre le virus Zika conçu à partir d'ARN messager codant pour des protéines virales spécifiques de cet arbovirus. Concrètement, le vaccin se compose d'ARN messager contenu dans des nanoparticules lipidiques injectées en intradermique. L'ARN messager retenu code pour la protéine prM-E de l'enveloppe du virus.
Ce vaccin, dont le nom de code est ZIKV prM-E mRNA-LNP a été expérimenté avec succès chez le singe et la souris, dans le cadre d'une collaboration entre l'université de Pennsylvanie, à Philadelphie, et la firme BioNTech, en Allemagne.
Une protection de 100 % chez l'animal
Les auteurs décrivent leurs travaux dans une correspondance adressée au journal « Nature » : 19 souris ont reçu une seule dose de 50 µg de vaccin, puis 9 d'entre elles ont été exposées au virus deux semaines plus tard de même que 9 souris qui ont reçu un placebo. Les 10 autres souris vaccinées ont elles aussi été exposées au virus, mais 20 semaines après leur vaccination, en même temps que 5 souris du groupe contrôle.
Trois jours après l'exposition au virus, la quasi-totalité des souris non vaccinées avaient une présence détectable de virus dans le sang, alors que la totalité des souris vaccinées n'avait pas de présence détectable de virus. Les chercheurs ont ensuite confirmé cette découverte avec un groupe de 11 singes, 5 vaccinés à des doses variées et 6 placebos, exposés au virus 5 semaines après l'injection. La totalité des singes vaccinés étaient protégés contre le virus, y compris ceux qui ont reçu les doses les plus faibles.
Ces résultats encourageants ne signifient toutefois pas qu'un vaccin contre le virus Zika verra bientôt le jour, comme l'a souligné la directrice générale de l'organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, dans un commentaire diffusé mercredi 1er décembre. « Il y a environ 40 candidats vaccins en cours de développement, rappelle-t-elle, bien que certains soient déjà au stade des essais cliniques, il y a peu de chance qu'un vaccin considéré comme suffisamment sûr pour être administré à des femmes en âge de procréer soit disponible avant 2020. »
La course bat son plein
La course aux vaccins contre Zika compte effectivement de nombreux participants, le groupe Sanofi Pasteur est notamment sur les rangs, de même que le centre de recherche en infectiologie (CRI) de l'université de Laval, qui a annoncé le lancement du premier essai clinique en juillet dernier. Pour leur part, les chercheurs de l'Institut national des maladies infectieuses et allergiques de Bethesda, eux aussi soutenus par les NIH, ont entrepris de concevoir un vaccin vivant mais atténué du virus Zika, sur le même modèle que ceux mis au point contre la polio, la fièvre jaune ou l'encéphalite japonaise.
En novembre dernier, l'OMS a décrété la fin de l'urgence de niveau mondial concernant l'épidémie d'infection par le virus Zika. « L'OMS et les pays concernés ne doivent plus traiter Zika comme une urgence mais comme une épidémie à gérer sur le long terme, à l'image d'autres épidémies comme celle de la dengue ou du chikungunya », estime Margaret Chan.
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