Le virus Zika ne circule plus en Polynésie française. L'annonce en a été faite, mercredi 2 février, par le ministère de la Santé de la collectivité d'outre-mer, frappée par l'épidémie en 2013-2014, soit deux ans avant sa propagation à l'échelle mondiale. Selon ses termes : « Il n'y a pas de risque connu de contamination par le virus Zika pour les voyageurs qui souhaitent se rendre en Polynésie française. » La grande majorité de la population se trouverait ainsi immunisée depuis, « rendant très peu probable la reprise d'une nouvelle épidémie pour le moment » a-t-il ajouté. Zika a touché au moins 60 % des 280 000 Polynésiens selon les premières estimations d'une étude toujours en cours.
42 malades ont été frappés par le syndrome de Guillain-Barré peu après avoir contracté le virus. Il s'agit d'une maladie inflammatoire du système nerveux périphérique provoquant une faiblesse, voire une paralysie des membres, souvent réversible, mais qui peut durer plusieurs mois.
Le virus Zika a aussi causé 18 cas de malformations fœtales, dont « 10 à 12 peuvent être assimilés à des microcéphalies », selon le Dr Didier Musso, directeur de l’unité des maladies infectieuses émergentes de l'Institut Louis-Malardé de Papeete (Tahiti, Polynésie française).
L'épidémie polynésienne se révèle, de fait, une mine d'informations pour l'OMS et les pays touchés aujourd'hui. « Nos travaux ont démontré que le virus pouvait être transmis de la mère à l'enfant, on avait décrit la transmission possible par voie sexuelle et par voie transfusionnelle, et les premières formes graves, en particulier les Guillain-Barré », remarque le Dr Musso. « Les laboratoires étrangers s'intéressent donc à ces travaux qui à l'époque étaient passés relativement inaperçus. »
Avant la Polynésie française, seule l'île de Yap, en Micronésie, avait connu une épidémie de Zika en 2007, mais sans cas graves déclarés.
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