Pourquoi un colloque sur le diabète à l’Institut Pasteur ? Bien en amont de la maladie, les liens entre les maladies non transmissibles (certains cancers, diabète, obésité…) et les perturbations du microbiote intestinal provoquées par les infections virales ou bactériennes, constituent un axe important de recherches, auquel l’Institut Pasteur participe. Le Pr Arnaud Fontanet, épidémiologiste maladies émergentes à l’institut Pasteur espère que ces recherches « puissent dans l’avenir déboucher sur la prévention ».
Innovation surtout technologique
En attendant, l’innovation est surtout technologique et concerne essentiellement le diabète traité par insuline, pour améliorer la qualité de vie et l’équilibre du diabète.
Mieux délivrer l’insuline : les pompes à insuline patch, sans « tuyaux » apparaissent. « Ce progrès tant attendu par les patients n’est pour l’instant pas disponible », indique le Dr Riveline, endocrinologue à l’hôpital Lariboisière, secrétaire général adjoint de la Société française de diabétologie (SFD). Parallèlement, il note qu’il « convient de se battre pour maintenir la pompe implantable avec cathéter intra-péritonéal qui permet la délivrance régulière d’insuline en cas de diabète très instable avec comas hypoglycémiques imprévisibles. Elle est coûteuse mais efficace ».
Autosurveillance glycémique
Lever les contraintes de l’autosurveillance glycémique : la mesure glycémique en continu par des capteurs émerge. Elle n’est pas prise en charge par la sécurité sociale : surcoût et bénéfices attendus sont à examiner par les autorités de tutelle. Pour le Pr Éric Renard, diabétologue, CHU de Montpellier, « c’est l’accès à l’innovation qui est en panne. La mesure glycémique en continu est aujourd’hui incontournable. Plusieurs études montrent son intérêt lorsqu’elle est couplée aux pompes à insuline », citant entre autres, celle de Bergenstal et al., NEJM 2010.
Pancréas artificiel
Tenter de guérir le diabète par méthode biomécanique ou cellulaire. « Une étude clinique de pancréas artificiel portatif est en cours en Europe (Montpellier, Padoue, Amsterdam) : depuis 2 mois, 36 patients éduqués sont équipés à domicile d’un système portatif avec capteur glycémique en continu, smartphone avec application calculant la quantité d’insuline à délivrer et pompe à insuline », indique le Pr Renard. Quant à la greffe allogénique d’îlots à partir de dons post mortem, « elle a débuté en France à Lille, et s’étend à Grenoble, récemment à Paris (Lariboisière) et bientôt à Montpellier », indique le Pr Pierre Fontaine, diabétologue CHU Lille, vice président de la SFD. Les îlots du donneur sont isolés, mis en culture, infusés par cathétérisme de la veine porte et se greffent dans le foie. Il faut en moyenne 3 à 6 mois et 2 à 3 greffes d’îlots (2 à 3 donneurs) pour espérer une insulino-indépendance qui persiste à 1 an chez 50 % des patients et peut durer plusieurs années. La guérison est transitoire (le nombre de greffons diminue avec le temps), impose un traitement immunosuppresseur et est réservée à des diabètes de type I instables. Des progrès pourraient venir de recherches actuelles sur les cellules souches.
Éducation thérapeutique
Dans le diabète de type 2, l’éducation thérapeutique et la télémédecine (essentiellement des applications smartphone) se développent avec encouragement diététique et à l’activité physique.
Gérard Raymond, secrétaire général de la Fédération française des diabétiques souligne « les enjeux socio-économiques de la pathologie » et « l’urgence d’innover dans la prise en charge et la prévention ».
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