Du 12 au 14 mars, le Village du glaucome s’est installé à Lyon afin de proposer dépistages et sensibilisations autour du glaucome et de la déficience visuelle. Sur la place Antonin Poncet à Lyon, à deux pas de la place Bellecour, un bus d’un genre un peu particulier stationne. Le bus du glaucome propose au public un dépistage de cette maladie, effectué par un ophtalmologiste.
Organisé par l’UNADEV, l’Union nationale des aveugles et déficients visuels dans le cadre de la semaine du glaucome, ce dépistage est très important, selon Robert Kuiesine, responsable du centre UNADEV de Lyon. « On estime qu’un million de personnes sont concernées par le glaucome, mais la moitié ne le savent pas », explique-t-il. En effet, le glaucome est une maladie silencieuse, d’évolution lente et progressive. Se caractérisant par une destruction progressive de la tête du nerf optique, elle entraîne une altération irréversible du champ visuel. Le principal facteur de risque de cette maladie est l’hypertonie oculaire, qui est caractérisée par une pression supérieure à 21 mmHg. Le glaucome chronique à angle ouvert est la forme de glaucome la plus fréquente en Europe et c’est la seconde cause de cécité dans les pays développés.
Dépister pour stabiliser le plus tôt possible
« Le glaucome ampute d’abord le champ visuel périphérique et les personnes atteintes ne s’en rendent pas forcément compte tout de suite », explique Charline Dabrio, orthoptiste pour l’UNADEV. Or le glaucome ne se guérit pas, il se stabilise. « Les lésions sont généralement irréversibles, il est donc primordial de diagnostiquer et traiter un glaucome le plus tôt possible ». Il existe trois grands types de traitement permettant d’abaisser la pression intra-oculaire : les collyres, le laser ou, en dernier recours, la chirurgie, lorsque la maladie n’est pas ou plus contrôlée par d’autres techniques.
« Dans le bus, l’ophtalmologiste mesure la pression intra-oculaire, réalise une photo du fond d’oeil pour voir le nerf optique et mesure l’épaisseur de la cornée. S’il y a une suspicion de glaucome, il réalise une mesure du champ visuel, détaille Charline Dabrio. Le dépistage est gratuit, rapide et indolore. Nous proposons le dépistage aux personnes à partir de 40 ans et nous en effectuons une centaine par jour. En cas de suspicion de glaucome, le patient est orienté vers son ophtalmologiste traitant ou vers l’hôpital s’il n’en a pas ».
A côté du bus, un chapiteau abrite plusieurs ateliers pour sensibiliser le public à la déficience visuelle. L’un propose une initiation au braille et présente plusieurs façons d’écrire le braille : avec une tablette et un poinçon, ou avec une machine appelée Perkins. Un autre atelier permet de s’entraîner au cécifoot, du football pour personnes malvoyantes ou aveugles, avec un ballon sonore. Le public peut également s’initier au showdown, une sorte de tennis de table avec des raquettes, une balle et une table adaptée. « Notre association compte 800 bénéficiaires à Lyon, explique Robert Kuiesine. Nous leur proposons un accompagnement par une assistante sociale pour les tâches administratives, mais aussi de l’informatique adapté et des loisirs adaptés : vannerie, musique, sport, etc. Nous effectuons des sensibilisations auprès des scolaires et nous travaillons aussi avec des Ehpad et des entreprises. Notre but est de mettre en place des passerelles entre les personnes déficientes visuelles et le reste de la société », conclut-il.
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