Depuis 2016, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a reçu 154 signalements d'effet indésirables, dont 18 « très graves », liés à la consommation de compléments alimentaires et d'aliments enrichis en protéines, acides aminés ou extraits de plantes consommés par des sportifs, professionnels ou amateurs. Deux décès sont survenus et quatre personnes ont vu leur pronostic vital menacé.
L'agence, qui surveille particulièrement ces produits utilisés dans le but de développer la masse musculaire ou de réduire la masse grasse, a constaté de nombreuses fraudes dans leurs compositions.
« Initialement utilisée par les culturistes, leur consommation tend à s’étendre, notamment aux sports dont la performance repose sur la force puissance musculaire ou la réduction du poids corporel », note l'agence dans un communiqué. « Cette pratique est encouragée par une croyance non fondée selon laquelle l’alimentation courante ne suffirait pas à atteindre les objectifs de performance fixés », ajoute l’institution.
Vendus sur internet, en salle de sport ou en pharmacie, certains de ces compléments alimentaires et aliments enrichis peuvent être consommés à l’entraînement, avant, pendant ou après une compétition mais aussi lors d’une simple pratique de loisir.
Stéroïdes, clenbutérol et éphédrine
Parmi les nombreux événements indésirables rapportés, les effets cardiovasculaires sont les plus fréquents : tachycardie, palpitations voire arrêt cardiaque. Des symptômes généraux tels que malaise, fatigue, fièvre, vertiges, des effets digestifs mais aussi neurologiques (accidents vasculaires cérébraux) ont également été enregistrés.
Les enquêtes de nutrivigilance ont révélé la présence d'ingrédients en infraction avec la norme européenne EN17444:2021 qui encadre la fabrication des compléments alimentaires. Il s’agit notamment de stéroïdes anabolisants, du clenbutérol ou de l’éphédrine. « Leur présence dans les compléments alimentaires constitue ainsi une fraude et peut exposer le sportif consommateur, au-delà des risques pour la santé, à un résultat analytique anormal lors d’un contrôle antidopage », insiste l'agence.
L'agence insiste sur l'importance de l'éducation des sportifs : privilégier les compléments conformes à la norme européenne, éviter les achats sur internet, ne pas en prendre plusieurs de façon concomitante, ne pas les associer à la prise de médicaments et avant d’en consommer, demander « l’avis d’un professionnel de santé, médecin ou diététicien du sport ».
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