À l’issue de trois semaines d’« amphi de garnison » en ligne, 9 312 néo-internes exactement – dont 244 ayant signé un contrat d’engagement de service public – ont procédé à leur choix de postes.
Ils ont ainsi validé leur spécialité et leur CHU de rattachement pour cette dernière édition des ECNi qui se transforment désormais en épreuves dématérialisées nationales (EDN). Cette année, l’augmentation du nombre total d’internes a nécessité l’ouverture de 460 postes supplémentaires – toutes disciplines confondues.
Le Quotidien a dressé le bilan des spécialités préférées des juniors. Ce classement (lire ci-dessous notre tableau détaillé) repose sur l'indice d’attractivité défini par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees, ministère). Celui-ci prend en compte le rang de classement des candidats et le nombre de postes ouverts dans chaque filière. Plus l'indice d'attractivité se rapproche du chiffre 1, moins la spécialité est attractive.
Podium identique
Sans surprise, le peloton de tête des spécialités les plus prisées (sur 44) reste quasi-identique à celui de l’an passé. Dans le top 5, on retrouve la chirurgie plastique (28 postes offerts, rang limite 1 524), l’ophtalmologie (153 postes, rang limite 2 169), la dermatologie (110 postes, rang limite 1 920), la chirurgie maxillo-faciale (27 postes) et la médecine cardiovasculaire (199 postes). À l’issue des cinq premiers jours de choix, confirme le Centre national de gestion (CNG), ces spécialités n’étaient déjà plus disponibles.
Parmi les changements par rapport à l’année dernière, la cardio rétrograde de la quatrième à la cinquième position, remplacée par la chirurgie maxillo-faciale, chassant au passage la néphrologie du top du palmarès. Cette spécialité chute de la 5e à la 8e place. À noter que la spécialité « maladies infectieuses et tropicales », choisie par le major de promotion, Mathis Jacquet, est la 12e spécialité à avoir le plus attiré les juniors cette année (une place de moins qu’en 2022).
Médecine du travail et santé publique lanternes rouges
Le bas du classement confirme le désamour des internes envers la médecine du travail (21 % de places vacantes) et la santé publique (34 %), respectivement dernière et avant-dernière dans les choix de spés. D'un point de vue matéhmatique, ces deux spécialités sont devancées par la médecine générale, qui perd quatre places, n’arrivant désormais qu’en 42e position (sur 44) dans ce tableau de l'attractivité.
Pourtant, la situation de la médecine générale peut aussi s'analyser de façon plus positive. De fait, 99,8 % des 3 645 postes ouverts en médecine générale y ont été pourvus, taux historiquement haut, malgré les polémiques autour de l’ajout de la quatrième année d'internat. Seuls huit postes relevant des CESP n'ont pas été remplis. Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) voit ainsi le verre à moitié plein et se réjouit déjà du « plébiscite du DES de médecine générale à 4 ans ».
Les internes de médecine générale – principaux concernés – sont nettement plus critiques, observant plutôt une baisse d’attractivité de leur discipline. Certes, tous les postes sont pourvus. Mais « les personnes bien classées lors des ECN 2023 ont moins choisi la médecine générale que les années précédentes (...) et l'attractivité de la discipline a diminué en 2023 par rapport à 2022, 2021 et 2020 », analyse l’Isnar.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?