La France va envoyer une nouvelle salve d'aide humanitaire pour Gaza et est prête à accueillir des enfants blessés dans les hôpitaux français, a annoncé ce dimanche 19 novembre Emmanuel Macron, tandis que 30 enfants prématurés et de petit poids ont pu être extradés de l'hôpital Al-Shifa lors d'une opération coordonnée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation des Nations unies (ONU) et le Croissant-Rouge.
Dix tonnes de fret médical envoyées par avion, le porte-hélicoptères Dixmude en passe d'appareiller pour l'Égypte et des établissements hospitaliers mobilisés jusque dans l'Hexagone : le chef de l'État a multiplié les annonces dans un compte rendu des entretiens qu'il a eus ce dimanche avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas puis le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Face à « l'urgence pour la population de Gaza », il a promis que « les enfants blessés ou malades (...) qui ont besoin de soins urgents » pourront être « soignés en France », si cela est « utile et nécessaire ». Selon le chef de l'État, des dispositions sont prises pour recevoir jusqu'à 50 patients dans nos établissements hospitaliers.
Par ailleurs, le porte-hélicoptères Dixmude arrivera en Égypte « dans les prochains jours » et aura pour vocation de « traiter les cas les plus graves et permettre la prise en compte de civils blessés afin de les faire soigner dans les hôpitaux alentour, si nécessaire », selon le chef de l'État. Il s'agit du second navire de ce type que la marine nationale prépositionne dans la zone.
Un nouvel avion de l'armée de l'air transportera de son côté « plus de dix tonnes de fret médical en début de semaine », lit-on. L'arrivée du fret à l'intérieur de la bande de Gaza est toutefois dépendante de l'ouverture du poste frontière de Rafah entre la bande de Gaza et l'Égypte, où les camions d'aide humanitaire passent au compte-gouttes.
Appel à la retenue
Le président français s'est inquiété auprès de Benyamin Netanyahou des « trop nombreuses pertes civiles » à Gaza, lui rappelant la « nécessité absolue de distinguer les terroristes de la population » et « l'importance d'instaurer une trêve humanitaire immédiate devant mener à un cessez-le-feu », a indiqué l'Élysée.
Sur la situation en Cisjordanie, le président français a également fait part au Premier ministre israélien de « sa grande préoccupation concernant la montée des violences contre les civils palestiniens », appelant à « tout faire (...) pour maintenir le calme ».
Le renforcement de l'aide humanitaire française s'inscrit dans un contexte sanitaire très dégradé à Gaza où l'armée israélienne mène un raid depuis le 14 novembre sur l'hôpital Al-Shifa, le plus grand du territoire palestinien. Israël assure que le Hamas se sert de cet établissement comme base militaire, notamment via un réseau de tunnels, ce que le mouvement islamiste dément.
33 prématurés évacués vers le sud de la bande de Gaza
De son côté, l'OMS a mené une deuxième mission d'évacuation avec l'ONU et le Croissant-Rouge. Ces organisations sont parvenues, ce dimanche 19 novembre, à évacuer 31 bébés de l'hôpital Al-Shifa, des bébés prématurés ou de petits poids qui ont été transportés dans six ambulances pour un parcours « complexe et à risque », compte tenu des combats qui se poursuivent dans le nord de la bande de Gaza.
Ces patients ont été évacués, car l'ONU estimait que le manque de carburant et d’électricité, de nourriture et de consommables médicaux mettait leur vie en danger. Deux autres bébés qui devaient être transportés sont d'ailleurs morts avant le départ. Les 33 bébés restants sont maintenant dans la sécurité relative de l'unité de soins intensifs en néonatalogie de la maternité de l'hôpital Al-Helal Al-Emarati dans le sud de Gaza. Ils ont été accompagnés par six travailleurs de santé et 10 membres de leurs familles, eux aussi évacués.
Bien que leur état ait été stabilisé, les nouveau-nés « luttent contre des infections sévères liées au manque de matériel médical », alertent des médecins cités par l'OMS. Onze d'entre eux sont dans des situations critiques.
Selon l'OMS, 250 patients et 20 soignants sont toujours piégés dans l'hôpital Al-Shifa et ont besoin d'une évacuation immédiate, en particulier 22 patients sous dialyse et 50 patients souffrant de lésions de la moelle épinière. L'OMS renouvelle son appel à un effort collectif pour obtenir la fin des hostilités et de la catastrophe humanitaire de Gaza.
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