Loi de la bioéthique : l'enquête de suivi de sa mise en œuvre livre ses derniers chiffres

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Publié le 14/12/2023
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 Article du code de la santé publique. - Image d'illustration

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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Le mercredi 13 décembre, l’Agence de la biomédecine a dévoilé les derniers chiffres de son enquête de suivi de mise en œuvre de la loi de la bioéthique auprès des centres de don et d’autoconservation de gamètes répartis sur le territoire. Deux ans après la promulgation de la réforme, ouvrant la procédure d'assistance médicale à la procréation (AMP) à toutes les femmes, les demandes progressent mais les dons restent insuffisants pour y répondre.

Déjà 343 naissances

Les demandes de première consultation pour une AMP de la part de couples de femmes et de femmes seules ont bondi de 25 % entre le second semestre 2022 et le premier semestre 2023, selon l'Agence. Au total, d'août 2021 (date de l'ouverture de l'accès) à fin juin 2023, un peu moins de 30 000 demandes de ces nouveaux publics ont été formulées. Et, suite aux 9 300 tentatives réalisées, l'Agence recense, fin juin 2023, déjà 343 naissances pour les couples de femmes et femmes seules. « L'augmentation des demandes, qui ont été multipliées par huit depuis 2021, met sous tension les structures publiques et les professionnels de santé de l’AMP », témoignait il y a quelques jours Marine Jeantet, directrice générale de l'Agence de la biomédecine, dans le Quotidien du médecin. Elle précise, à l'AFP, qu'il s'agit « d'une demande sociétale qu'il faut prendre en compte de façon durable ».

L'âge des demandeuses publié pour la première fois

L’enquête de l'Agence de biomédecine dévoile pour la première fois l’âge des femmes ayant fait une demande de première consultation. Parmi les femmes seules, plus de la moitié des demandeuses sont âgées de 35 à 39 ans, tandis que 7 % ont entre 18 et 29 ans, 18 % entre 30 et 34 ans et 18 % entre 40 et 45 ans. Marine Jeantet ajoutait, dans l'entretien accordé au Quotidien du médecin : « Il est de notre rôle de mettre en lumière les problématiques émergentes, comme l’âge très jeune, parfois, des femmes seules qui sollicitent une AMP ». Pour les couples de femmes, la répartition est « assez équitable » : 29 % ont entre 25 et 29 ans, 29 % entre 30 et 34 ans et 24 % entre 35 et 39 ans. En ce qui concerne les couples hétérosexuels, la majorité des demandeuses se situe entre 30 et 39 ans (67 %).

Un nombre de donneurs stable mais insuffisant

Le délai moyen de prise en charge s'allonge : entre le second semestre 2022 et le premier semestre 2023, il passe de 14,4 à 15,8 mois pour une AMP avec don de spermatozoïdes et de 23 à 23,8 mois pour une AMP avec don d'ovocytes. Parmi les 5 400 demandeurs en attente de prise en charge avec don de spermatozoïdes, figure 41,1 % de couples de femmes, 40,2 % de femmes seules et 18,4 % de couples hétérosexuels. Parmi les 2 315 demandes en attente de prise en charge avec don d'ovocytes, la grande majorité provient de couples hétérosexuels (89,1 %). « Le nombre de candidats au don de spermatozoïdes reste stable en 2023 mais n’est pas suffisant pour faire face à l’augmentation massive du nombre de demandes de prise en charge depuis plus de 2 ans », précise l'Agence. En revanche, le nombre de candidates au don d'ovocytes est lui en légère hausse (506 femmes au premier semestre 2023, contre 495 au semestre précédent). Une campagne d'information pour inciter les jeunes et les personnes devenues récemment parents à faire des dons de gamètes se poursuit jusqu'en janvier.

avec l'AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr