Porte d’entrée des urgences du site de Purpan jusqu’à la construction de l’hôpital Pierre-Paul Riquet en 2015, le bâtiment U2000 est bien connu des Toulousains. Resté vacant quelques années, il avait momentanément repris du service durant la pandémie de Covid pour devenir centre de tests puis de vaccination d’urgence.
Il a, depuis, été inclus dans un vaste programme de réhabilitation et de valorisation de patrimoine immobilier, mené par le CHU de Toulouse. Totalement réaménagées, les anciennes urgences de Purpan ont ainsi bénéficié d’un investissement de 22 millions d’euros. Elles regroupent désormais sur 12 000 mètres carrés plusieurs services et, surtout, la clinique universitaire du mouvement, l’un des plus importants laboratoires de marche en France. « C’est un service 100 % ambulatoire qui regroupe des unités hospitalières dédiées à l’évaluation du mouvement, notamment l’unité locomotion, équilibre motricité et mouvement (LEMMOUV), le laboratoire d’analyse de la marche et une unité délocalisée d’exploration de la fonction respiratoire pour les patients atteints de pathologies complexes », indique le Dr David Gasq, qui travaille avec les professeurs Ivan Tack et Jérôme Sales de Gauzy.
« Nous sommes centre de recours pour l’Occitanie Ouest et prenons en charge au laboratoire entre 250 et 300 patients par an », décrit le spécialiste de médecine physique et réadaptation. Ce service dispose désormais de l’un des plus grands laboratoires de marche en France, classé plateau technique spécialisé de niveau 1 et 2. « On nous adresse ici essentiellement des blessés médullaires après un AVC ou un trauma crânien. Après quelques mois de rééducation, ils sont en phase chronique et nous sont adressés par des médecins, des cliniques ou centres de rééducation publics ou privés, afin d’évaluer si nous pouvons améliorer les séquelles de leurs membres inférieurs et supérieurs. »
Mesurer le niveau de contraction des muscles
Dans ce laboratoire, les médecins travaillent avec un ingénieur de marche qui modélise le patient en positionnant des marqueurs sur ses articulations, puis utilise des capteurs d’électromyographie dynamique. « Cet examen permet, par exemple, dans le cas d’un patient atteint d’un pied bot varus équin, de mesurer le niveau de contraction des muscles dans les mollets, et nous éclaire sur le type d’intervention possible. Cela peut être une intervention chirurgicale qui permettra un renforcement ou un transfert musculaire, une prise en charge par orthèse ou une injection de toxine botulique », décrit le Dr Gasq.
Dans le service, les médecins réalisent aussi des évaluations pré-thérapeutiques. « Par exemple, indique le Dr Gasq, en cas de séquelle sur un membre supérieur, le plus souvent le bras, nous faisons un bloc moteur anesthésique. Cela représente actuellement 50 interventions par an et nous permet de la même façon que pour les membres inférieurs de mesurer le niveau de contraction du muscle pour proposer la meilleure prise en charge possible. »
Enfin, la clinique du mouvement développe une activité de télé-expertise qui couvre l’Occitanie ouest et le sud de l’Aquitaine. « Nous organisons des réunions de présentation des patients en vidéo avec nos confrères afin de les orienter directement vers une analyse de la marche, une anesthésie ou une chirurgie », confirme le Dr Gasq. Dans ce nouvel environnement innovant, l’équipe médicale pense doubler le volume annuel de prises en charge.
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