LE RÉGIME cétogène (RC) représente un traitement métabolique alternatif, pour prendre en charge l’épilepsie. De multiples études rétrospectives comme prospectives confirment ses bienfaits cliniques. Ce régime pousse vers un métabolisme des cétones plutôt que du glucose. Les mécanismes qui sous-tendent ses effets anticonvulsivants sont différents de ceux ciblés par les médicaments anti-épileptiques.
Il est utilisé dans des épilepsies pédiatriques et réfractaires. Plus récemment, il a été montré que le RC et les autres stratégies métaboliques analogues se révèlent prometteurs dans d’autres altérations neurologiques, tels que la réduction des traumatismes cérébraux et certaines douleurs.
Les effets secondaires et la nécessité d’une stricte observance du RC en limitent l’usage. Cette approche diététique est en général considérée comme une option de dernier recours.
Une meilleure compréhension des mécanismes sous-tendant son activité anti-convulsivante pourrait permettre de développer des stratégies pharmacologiques.
Selon Susan Masino et coll. qui ont conduit un travail chez la souris, ce mode d’action impliquerait les récepteurs A1 à l’adénosine.
« En utilisant trois lignées de souris transgéniques qui présentent des convulsions électrographiques, nous présentons ce que nous pensons être la première preuve directe de l’activité de l’adénosine via son récepteur A1 dans l’effet thérapeutique des RC. »
Il est montré que le RC peut réduire l’importance des crises convulsives chez les souris en augmentant l’activation des récepteurs A1 à l’adénosine, ce qui renforcerait l’inhibition convulsive.
L’hippocampe de patients.
Lorsque les souris transgéniques qui ont des crises convulsives spontanées causées par un déficit en métabolisme de l’adénosine sont nourries via un RC, les convulsions sont presque abolies si les récepteurs A1 à l’adénosine sont intacts ; les crises sont réduites si les souris expriment des récepteurs en nombre réduit ; et ces convulsions sont inchangées si les souris n’ont pas ces récepteurs.
Les crises convulsives réapparaissent si on inverse les effets en antagonisant les récepteurs A1 à l’adénosine, soit par voie métabolique (injection de glucose), soit par voie pharmacologique.
L’analyse par Western blot démontre que le RC réduit l’adénosine kinase, l’enzyme majeure qui métabolise l’adénosine.
Une observation en pathologie tend à confirmer cette notion : des tissus d’hippocampe, après résection chez des patients ayant une épilepsie intraitable par les médicaments, présentent une augmentation de l’adénosine kinase.
L’adénosine, qui agit sur ses récepteurs A1, est un candidat logique pour les effets d’un traitement par RC.
« Nous estimons qu’un déficit en adénosine peut rendre compte de l’épilepsie humaine, et qu’un régime cétogène peut réduire les crises convulsives en augmentant l’inhibition médiée par les récepteurs A1. »
The Journal of Clinical Investigation, vol. 121, n°7, 1er juillet 2011.
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