Six personnes ont été explorées dans un hôpital universitaire américain (Washington University School of Medicine, Saint-Louis) pour avoir mangé crues des écrevisses qu’elles avaient pêchées dans des torrents et des rivières du Missouri. Six cas sur trois années, certes, mais les trois derniers vus entre septembre 2009 et avril 2010. Ces six patients présentaient une paragonimiase, provoquée par le parasite Paragonimus kellicotti. Les vers partent de l’intestin et migrent vers les poumons voire le cerveau (où ils provoquent céphalées et troubles visuels) ou la peau (modules mouvants).
Aux États-Unis, la paragonimiase est très rare ; avant ces six cas groupés, seuls 7 cas avaient été décrits. Elle provoque fièvre, toux, douleur thoracique, dyspnée et fatigue extrême. Non fatale, la maladie est facile à traiter par praziquantel oral si elle est reconnue ; mais il faut dire que, pour certains des patients, le diagnostic a erré pendant des mois. C’est notamment le cas du premier patient qui, depuis des semaines, avait de la fièvre, toussait, présentait une hyperéosinophilie et un épanchement pleural. Le moment clé, raconte le Pr Thomas Belley, a été quand sa femme a signalé que les symptômes étaient apparus une semaine après que son mari a mangé des écrevisses crues provenant d’une rivière du Missouri. Belley s’est souvenu qu’en Asie, le fait de manger du crabe cru ou mal cuit peut provoquer une paragonimiase.
Dans l’est asiatique, les paragonimiases sont beaucoup plus fréquentes, avec des milliers de cas diagnostiqués chez des patients qui consomment effectivement du crabe cru infecté par Paragonimus westermani, cousin asiatique du Paragonimus kellicotti américain.
Si les CDC américains disposaient d’un test sérologique pour identifier P. westermani, ce test est inopérant pour P. kellicotti.
Les trois premiers cas de cette série de 6 ont été publiés le 15 septembre 2009 dans « Clinical Infectious Diseases » (Lane MA et coll. Human Paragonimiasis in North America following Ingestion of Raw Crayfish).
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