CETTE ENQUÊTE par questionnaire a été réalisée durant la semaine du goût 2008 par l’ACMS (Association interprofessionnelle des centres médicaux et sociaux de santé au travail de la région Ile-de-France) et le Réseau de prise en charge de l’obésité de l’Essonne (ROMDES) auprès de 7000 salariés en visite médicale du travail*. Il leur a été demandé de répondre anonymement par « vrai » ou « faux » à 20 questions sur différents thèmes nutritionnels, comme la préparation et la cuisson des aliments, les fruits et légumes, le sucre, les matières grasses, l’activité physique, l’obésité, les produits laitiers, les protéines, le comportement alimentaire...
Âgés en moyenne de 36,5 ans, les salariés qui ont répondu étaient en majorité des hommes (53,2 %). Près de 6 sur 10 avaient un poids normal, 25,4 % étaient en surpoids, 9,9 % obèses et 5,2 % étaient maigres.
Les résultats montrent que le niveau de connaissance des salariés est médiocre, avec un score global moyen de 10,7/20, et que le taux de bonnes réponses varie selon le sexe (meilleur chez les femmes) et l’IMC (corrélation inverse), mais pas avec l’âge. « Aucun des dix thèmes abordés ne semble parfaitement maîtrisé, l’activité physique remportant le meilleur score (52 % de bonnes réponses aux deux questions) et l’obésité le plus mauvais (57 % de réponses inexactes aux deux questions) », notent les investigateurs.
Quelques messages bien compris, mais…
Certains messages semblent globalement bien compris, en particulier ceux qui concernent la préparation des aliments, les effets de l’activité physique sur le squelette, les sources de protéines animale… Les salariés ont, par exemple, bien intégré le fait que « les bienfaits des légumes ne disparaissent pas avec l’ajout de matières grasses » (70 % de bonnes réponses), qu’il « n’est pas nécessaire de commencer jeune une activité physique pour que celle-ci soit bénéfique pour la santé » ou que « la viande rouge n’est pas la seule source de protéines animales ». La majorité sait aussi que la cuisson au micro-ondes ne détruit pas les vitamines et minéraux des aliments (55 %).
En revanche, des idées fausses persistent sur certains points comme les interdits alimentaires, la composition de certains aliments, l’apport énergétique des huiles, les recommandations concernant la consommation de fruits et de légumes. La majorité des salariés continue ainsi de penser que, lorsqu’on souhaite perdre du poids, il faut bannir certains aliments ainsi que les repas festifs. Ils sont également nombreux à penser que les carottes sont très sucrées (59 %), que l’huile d’olive fait moins grossir que l’huile d’arachide (52 %) ou encore que le lait écrémé contient moins de calcium que le lait entier, comme répondent plus d’un tiers d’entre eux. Enfin, certains messages sur le comportement alimentaire sont passés ( « On mange en plus grande quantité quand on mange vite »), contrairement à d’autres : pour près de 6 salariés sur 10, « on mange davantage quand le mets est savoureux ».
À la suite de cette enquête, ses auteurs ont décidé de mettre en place des actions d’information concernant les domaines dans lesquels les lacunes sont les plus importantes (alimentation et obésité, sucre, comportement alimentaire). Une seconde enquête en évaluera l’impact.
› Dr C. F.
* Amélie Alexis et coll. Connaissances diététiques des salariés du secteur privé de l’Île de France. Enquête réalisée du 13 au 17 octobre 2007.
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