France Bellisle a rappelé que, très tôt dans la vie, l’être humain recherche les aliments sucrés. Ce phénomène diminue avec l’âge et il existe des différences inter-individuelles influencées par la génétique, des facteurs ethniques et par les expériences gustatives (par contre le poids ne semble pas avoir d’effet).
Partant de ce constat, les édulcorants ont été théoriquement intéressants, car ils permettent d’assouvir son goût du sucré en réduisant l’apport énergétique (4 kcal/g). Mais, bien vite, des questions ont surgi : globalement, l’apport énergétique est-il modifié ? Et, si oui, dans quel sens ? Qu’en est-il de l’effet sur le poids ? Ces édulcorants n’exacerbent-ils pas la consommation des aliments sucrés ? Sans parler des questions sur l’innocuité à moyen et long termes.
Étude Choice
Depuis 25 ans, de très nombreuses études (observationnelles ou randomisées, adultes et enfants, au court ou long terme) ont eu pour objectif de répondre à ces questions. Au total, il n’a pas été confirmé que les édulcorants (low calorie sweeteners ou LCS) LCS pouvaient accroître la consommation de produits sucrés ou favoriser des troubles alimentaires.
En particulier, l’étude Choice (210 adultes, IMC = 35 kg/m2) a montré que le remplacement des boissons sucrées par de l’eau ou des boissons contenant des édulcorants LCB permettait de réduire de façon équivalente l’apport énergétique et le poids. De plus, la consommation de desserts et de sucres est plus faible dans le groupe LCB. Une étude réalisée chez des enfants en âge scolaire (De Ruyter et al 2013) a conduit à des conclusions similaires sur 18 mois : le remplacement des boissons sucrées par des LCB permet de réduire la prise de poids et n’augmente pas le goût du sucré. L’étude de Peters (2014), réalisée chez 303 adultes sur 12 semaines, montre même une supériorité des LCB sur l’eau, pour la perte de poids (P ‹ 0,0001), et en particulier des diminutions de plus de 5 % (p = 0,0002). Ce qui fait dire au Dr Bellisle que les LCS influencent favorablement les apports énergétiques et la perte de poids.
Les études présentées par S. Gibson vont dans le même sens, en soulignant que les LCB pouvaient avoir, de plus, un impact positif sur la qualité nutritionnelle globale et les apports en micronutriments, dans le cadre des régimes hypocaloriques.
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