Environ 18 % des 3-17 ans sont en surpoids et parmi eux, 3,5 % seraient obèses. À cet âge, outre les complications cardiorespiratoires (hypertension, apnée du sommeil, asthme) ou métaboliques (diabète de type 2, dyslipidémie…), l'obésité a des effets délétères sur la puberté, le développement osseux, mais aussi l'image de soi.
Si en 2011, la Haute Autorité de santé (HAS) ne recommandait pas la chirurgie bariatrique chez les enfants et les adolescents, certains professionnels de santé ont toutefois pratiqué cette intervention chez des jeunes. Ainsi, 495 mineurs ont subi une chirurgie de l’obésité entre 2009 et 2013, d’après une étude de l’Assurance-maladie, dont 114 en 2013 : 48 % ont eu un anneau gastrique ajustable, 38 % une gastrectomie partielle et 14 % un by-pass gastrique. 32 % d'entre eux avaient un IMC compris entre 30 et 39. Face à la multiplication de ces opérations, la HAS a émis des recommandations afin de préciser les rares situations et les conditions dans lesquelles une telle intervention pouvait être envisagée chez un jeune de moins de 18 ans.
Un suivi régulier plutôt que la chirurgie
Pour traiter l’obésité chez un mineur, il faut privilégier une prise en charge pluriprofessionnelle, comprenant une éducation diététique, des conseils sur l'activité physique et la sédentarité ainsi qu'un accompagnement psychologique. Le mineur doit être régulièrement suivi au sein ou en lien avec un centre spécialisé de l'obésité (CSO) à compétence pédiatrique. À cet âge, l’objectif de la prise en charge est de ralentir la courbe de croissance tout en améliorant la qualité de vie physique, mentale et sociale ainsi que la prévention des éventuelles complications. Si cette prise en charge échoue (au minimum un an de suivi), l'option de la chirurgie peut être discutée à l'occasion d'une première réunion de concertation pluriprofessionnelle. La chirurgie de l'obésité est lourde et elle ne peut être envisagée qu'en dernier recours. Lorsque son indication est retenue après une réunion de concertation pluriprofessionnelle, l'adolescent doit avoir une préparation spécifique à la chirurgie bariatrique d'au moins un an, afin d’obtenir une bonne adhésion et idéalement une stabilisation du poids. Après l'opération, une surveillance devra être mise en place avec un suivi pluriprofessionnel tous les 3 mois jusqu'à la transition vers l'équipe adulte du centre spécialisé. Il faut savoir que la chirurgie bariatrique peut entraîner des complications et des difficultés dans la vie quotidienne et ce, même longtemps après qu'elle a été réalisée.
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