L’allergie alimentaire concerne 8 à 10 % des enfants et 2 à 3 % des adultes. La proportion de personnes qui estiment avoir une allergie alimentaire est en revanche beaucoup plus élevée, de l’ordre de 30 % selon les sondages d’opinion. Une discordance qui s’explique par la confusion souvent faite entre intolérance et allergie alimentaire, intolérance au lactose et allergie aux protéines du lait de vache par exemple. L’intolérance se traduit par des symptômes modérés, les épisodes ne sont pas toujours reproductibles et la conduite à tenir est relativement simple. L’allergie alimentaire, à l’inverse, donne des symptômes cutanés, respiratoires, digestifs, qui peuvent être graves, voire mortels, à type de choc anaphylactique ou d’asthme aigu sévère.
L’augmentation constante de l’anaphylaxie dans les pays développés est particulièrement préoccupante. Le taux de mortalité lié à ces accidents n’est pas précisément connu mais on estime qu’ils pourraient être responsables de 70 à 100 décès par an. Pour le Pr Denise-Anne Moneret-Vautrin (CHU de Nancy), la prise en charge de ces urgences allergiques est loin d’être suffisante et doit impérativement être améliorée.
Pratiquement tous les aliments peuvent être responsables d’allergie. À ce jour, cent trente-cinq allergènes alimentaires ont été répertoriés et la liste s’allonge chaque année. Les plus fréquemment en cause sont le lait, les œufs, la farine de blé, l’arachide et les fruits à coque. Le lait et les œufs sont les premiers impliqués chez le jeune enfant avant l’âge d’un an ; leur part de responsabilité diminue ensuite, tandis que celle de l’arachide et des fruits à coque augmente. Ils sont à l’origine des allergies les plus graves, les plus fréquemment mortelles. L’arachide est présente dans de nombreux produits et l’allergie qu’elle provoque persiste dans la grande majorité des cas ; sa gestion au quotidien est donc particulièrement difficile.
Le plus souvent l’allergie alimentaire est la première en date, celle qui lance la carrière atopique de l’enfant ; dans 90 % des cas, celui-ci développera d’autres types d’allergie au cours de sa vie.
Les allergies alimentaires nécessitent un diagnostic précoce et un encadrement qui doivent pouvoir être réalisés par tout praticien, considère le Pr Moneret-Vautrin.
D’après une communication du Pr Denise-Anne Moneret-Vautrin (présidente du réseau Allergo-Vigilance) lors d’un colloque « nutrition et santé » organisé par la MGEFI (Mutuelle Générale de l’Economie, des Finances et de l’Industrie).
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