L’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation et du travail (ANSES) publie ce mardi un avis et un rapport qui actualisent les repères du Programme national nutrition santé (PNNS) et doivent servir de base à l’élaboration de nouvelles recommandations nutritionnelles.
Ces nouveaux repères visent à répondre aux besoins nutritionnels de la population adulte tout en prévenant le risque de maladies chroniques et en limitant l’exposition aux contaminants.
Pour ce faire l’ANSES a développé « un outil informatique d’optimisation des consommations alimentaires ». Il s’agit d’un algorithme intégrant les références nutritionnelles, des données sur les relations épidémiologiques entre les groupes d’aliments et les maladies chroniques liées à l’alimentation, des références liées à l’exposition à une centaine de contaminants et les habitudes alimentaires actuelles des Français à partir d’enquêtes de consommation.
Au total, 1 342 aliments ont été répartis en 32 sous-groupes qui permettent de « clarifier la position de certains aliments de façon à exprimer relativement facilement les repères alimentaires sans rentrer dans le détail de plusieurs dizaines d’aliments », explique le Pr Irène Margaritis, chef de l’unité évaluation des risques liés à la nutrition à l’ANSES.
Changements de catégories
Parmi les évolutions notables, celui du sous-groupe des fruits et légumes. Les jus de fruits sont désormais relégués dans la catégorie des boissons sucrées. « Cela change la perception et cela peut modifier les recommandations in fine », car en buvant un jus de fruit, il devrait être conseillé de réduire sa consommation de boissons sucrées qui doit se limiter à moins d’un verre par jour, souligne Pr Margaritis.
Autre changement par rapport aux recommandations antérieures, la consommation renforcée et régulière de légumineuses (telles que les lentilles, fèves ou pois chiches), ainsi que la nécessité de privilégier les produits céréaliers les moins raffinés (telles que les pains, pâtes et riz complets ou semi-complets). De même la consommation d’huiles végétales riches en acide alpha-linolénique (telles que les huiles de colza et de noix) devrait être favorisée.
Les légumineuses sont placées dans une catégorie à part. « Jusqu’à présent, il était difficile de faire une recommandation spécifique en termes de légumineuses qui répondent à des besoins nutritionnels », justifie-t-elle.
L’agence insiste aussi sur l’importance de diminuer « considérablement » la consommation de charcuteries en veillant à ne pas dépasser le seuil de « 25 grammes par jour ».
La consommation de viandes hors volailles ne devra quant à elle excéder les 500 grammes par semaine, tandis que l’intérêt d’une consommation bi-hebdomadaire de poisson (dont un poisson gras) est réaffirmé. « À l’exception de la vitamine D, ces repères permettent de couvrir quasi l’intégralité des besoins nutritionnels de la population, tout en limitant les excès », résume le Pr Margaritis.
Recommandations du HCSP
« Pour certains contaminants comme l’arsenic, inorganique, l’acylamide et le plomb, on reste à des niveaux qui peuvent être préoccupants et il faudra aller vers des efforts important de réduction des expositions », ajoute-t-elle. « L’important, c’est d’éviter les cumuls et de s’orienter vers un régime alimentaire en diversifiant les sources d’approvisionnement », insiste l’experte.
Ces repères nutritionnels actualisés doivent alimenter des recommandations du Haut conseil de la santé publique (HCSP), « attendues dans les deux mois qui viennent », évoque Dominique Gombert, directeur de l’évaluation des risques à l’ANSES. Outre ces repères actualisés pour une population générale adulte, l’agence a prévu d’élaborer des repères nutritionnels pour des populations spécifiques (enfants, femmes enceintes, seniors, pratiques alimentaires particulières).
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