Petits criquets frits aux graines de sésame, tarentules sautées au beurre persillé et à l’ail… l’alimentation à base d’insectes, dont certaines populations raffolent déjà en Afrique, en Asie ou en Amérique latine, pourrait se banaliser au cours des prochaines décennies.
Pour relever le défi de nourrir la planète en 2030, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est en effet prononcée en faveur du développement de l’élevage d’insectes à grande échelle – élevage qui aurait un moindre impact écologique, aux dires de la FAO.
Face à l’engouement des Européens pour cette alimentation exotique, louée pour sa richesse en protéines et en vitamine, et face au nombre croissant de projets industriels et de recherche dans ce secteur naissant, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) appelle à la vigilance. Après avoir mené un état des lieux des connaissances scientifiques sur les risques sanitaires liés à l’entomophagie mais aussi à l’élevage et la production d’insectes pour l’alimentation, l’ANSES publie son premier avis sur le sujet.
Gare aux allergènes !
L’institution souligne les dangers liés aux substances chimiques (comme les venins), physiques (les dards, les rostres…), aux allergènes, parasites, virus et autres substances peu explorées mais possiblement présentes dans ces nouvelles gourmandises. « En attendant la mise en place de normes spécifiques et d’un encadrement adapté, l’ANSES recommande la prudence aux consommateurs présentant des prédispositions aux allergies », souligne-t-elle, rappelant que certains insectes partagent avec les mollusques, les crustacés et les acariens, des substances allergisantes auxquelles de nombreuses personnes sont sensibles.
Elle préconise d’établir des listes des différentes espèces et stades de développement d’insectes pouvant, ou non, être consommé ; d’explorer la question du bien-être animal dans le cadre de leur élevage ; de définir un encadrement spécifique des conditions d’élevage et de production des insectes et de leurs produits, pour garantir la maîtrise des risques sanitaires.
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