Bonne nouvelle

Le chocolat réduirait le risque cardio-vasculaire

Publié le 23/09/2011
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Crédit photo : bsip

LES DONNEES publiées par l’OMS insistent sur le risque de maladie cardio-vasculaire. Comme Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, l’a précisé en 2009, « le diabète et les maladies cardio-vasculaires ne sont plus l’apanage des pays riches. Aujourd’hui, ils font peser sur les populations et les économies des pays les plus pauvres un fardeau encore plus lourd que les maladies infectieuses. Il s’agit d’une urgence de santé publique qui progresse lentement mais sûrement ». En particulier, il est admis qu’un cinquième de la population mondiale est actuellement atteint de syndrome métabolique.

Des effets multiples.

Le régime alimentaire est l’un des éléments clé de la physiopathologie, de la prévention et du traitement des anomalies cardio-métaboliques. Une revue de la littérature publiée en 2009 suggérait que la consommation de cacao ou l’utilisation de son élément le plus actif, l’épicatéchine, un polyphénol, devraient être évalués au sein d’études cliniques randomisées pour préciser les effets bénéfiques réels de ce produit sur la santé cardio-vasculaire (1). De nombreux travaux expérimentaux et des études observationnelles ont souligné les différentes vertus du cacao et ont suggéré qu’il pourrait avoir un effet bénéfique sur la santé par l’intermédiaire de ses propriétés antioxydantes, antihypertensives, anti-inflammatoires, antiathérogènes et antithrombotiques. Il aurait également une influence sur la sensibilité à l’insuline et la fonction endothéliale.

Toutefois, les données disponibles ne portaient que sur des critères intermédiaires et il n’était pas évident que la consommation de chocolat soit réellement associée à une réduction du risque cardio-vasculaire.

C’est pourquoi O. H. Franco Duran et coll. ont réalisé une métaanalyse qui a été publiée dans le British Medical Journal (2) pendant le congrès. Elle a cherché à préciser le lien entre la consommation de chocolat et le risque de troubles cardio-métaboliques, comme les accidents vasculaires cérébraux, l’insuffisance cardiaque et les infarctus du myocarde, mais aussi le diabète et le syndrome métabolique.

Une métaanalyse portant sur 114 009 sujets.

Les auteurs ont sélectionné des études randomisées et des cohortes, des études cas-témoins et des études transversales réalisées chez des adultes, dans lesquelles le lien entre la consommation de chocolat et le risque cardio-métabolique avait été abordé.

Sur 4 576 références bibliographiques, sept études répondaient aux critères d’inclusion. Elles regroupaient 114 009 participants. Aucune n’était un essai randomisé ; il s’agissait de 6 études de cohorte et d’une étude transversale. De grandes différences ont été observées entre ces sept travaux en ce qui concerne la mesure de la consommation de chocolat, les méthodes d’analyse et l’évaluation des résultats. Toutefois, cinq des sept études ont fait état d’une association bénéfique entre des niveaux élevés de consommation de chocolat et le risque de troubles cardio-métaboliques. Par comparaison avec les plus bas, les plus hauts niveaux de consommation de chocolat ont été associés à une réduction de 37 % du risque de maladie cardio-vasculaire, le risque relatif étant de 0,63 (intervalle de confiance à 95 % : 0,44 à 0,90), la réduction du risque d’accident vasculaire cérébral étant de 29 %.

Ainsi, une consommation importante de chocolat serait associée à une réduction d’un tiers du risque d’insuffisance coronaire. Cette donnée doit toutefois être interprétée avec précaution, comme les auteurs le soulignent, en raison du contenu en lipides et en glucides des produits chocolatés du commerce.

D’après la communication de Oscar H. Franco Duran (Cambridge, Royaume-Uni).

(1) Corti R, et al. Cocoa and cardiovascular health. Circulation 2009;119:1433-42.

(2) Buitrago-Lopez A, et al. Chocolate consumption and cardiometabolic disorders: systematic review and meta-analysis. BMJ 2011;343:d4488.

Dr GÉRARD BOZET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9010