Comme l'a rappelé le Pr J. Hourihane (Irlande), les allergies alimentaires (AA) touchent 7 % des enfants européens et un jeune américain sur 13, représentant une charge sous-estimée sur la qualité de vie des jeunes enfants et de leurs familles. Sans parler du risque vital, puisque, chaque année, des chocs anaphylactiques liés aux AA tuent quelque 150 jeunes américains. Enfin, les coûts de santé sont multipliés par 2,5 avec l’existence d’une AA, les plus fréquentes étant dues au lait de vache et aux cacahuètes.
Si le seul traitement est l’éviction totale de l’allergène, le problème est largement compliqué par la présence à l’état de traces dans de nombreux aliments industriels : 50 % des jeunes allergiques font ces fâcheuses rencontres dans les 2 à 5 ans suivant le diagnostic, 75 % à 10 ans. Aux États-Unis, on estime qu’une réaction allergique conduit aux soins intensifs toutes les 3 minutes et que la plupart des décès s’observent chez des sujets connaissant leur allergie. D’où l’idée de mettre au point des traitements relevant le seuil d’apparition d’accident allergique, pour diminuer ce risque qui est mortel… et qui angoisse les familles.
Pas de passage général
Comme l’explique le Pr A. Sampson (New-York), l’immunothérapie épicutanée (EPIT) permet, grâce à la technologie Viaskin (mise au point la firme française DBV), d’activer une réponse immunitaire sans passage systémique : une chambre de condensation contenant de petites quantités d’allergène purifié est patchée sur peau saine, l’allergène est solubilisé par la perspiration naturelle, passe dans le stratum corneum et est capté par les cellules de Langerhans qui migrent vers les ganglions, sans passage dans la circulation générale. Réaction qui génère une production de Tregs (1), dont on a montré le rôle dans la prévention de l’anaphylaxie. Le patch étant porté en continu pendant 24 heures.
83 % à trois ans
Les résultats des études Olfus-Vipes, réalisées chez 221 enfants et adolescents très allergiques aux cacahuètes (IgE spécifiques 0,7 kui/l, Prick test ≥ 8 mm, dose réactive ≤ 300 mg soit une cacahuète) sont plus qu’encourageants. 221 patients ont été inclus dans l’étude Vipes (dose-ranging) d’une durée d’un an, suivie de Olfus-Vipes, en ouvert pendant deux ans (113 enfants âgés de 6 à 11 ans, 73 adolescents âgés de 12 à 17 ans et 35 adultes).
La dose optimale étant de 250 mg, ces études mettent en évidence une très bonne observance (98 %), et très peu de sorties d’essai pour effets secondaires (2/221), les effets indésirables les plus fréquents étant les réactions cutanées locales, légère à modérées, régressives en deux mois dans 50 % des cas.
L’efficacité (mesurée sur un seuil de réactivité passant à plus de 1 000 mg ou multiplié par au moins 10 par rapport à la valeur initiale) est de l’ordre de 55 % après un an et de 83 % à trois ans, chez les enfants. Par ailleurs, on enregistre une baisse significative de IgE et une hausse de l’IgG4.
Ces essais de phase IIb ont conduit à la réalisation d’études pivots (PEPITES, REALISE), versus placebo chez l’enfant de 4 à 11 ans. L’étude EPITOPE s’adressant à des enfants plus petits. Des résultats attendus prochainement et avec une certaine impatience, compte tenu des enjeux.
Symposium organisé par DBV-technologies
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