L’ÉVICTION ALIMENTAIRE stricte n’apparaît plus justifiée en cas d’allergie alimentaire. Les allergologues français réunis récemment à Paris pour le 5e CFA (Congrès francophone d’allergie), préconisent désormais une éviction partielle de l’aliment incriminé.
Au cours de ces cinq dernières, le nombre de personnes victimes d’allergies alimentaires a doublé et désormais près de 3 % des Français sont concernés, plus particulièrement les enfants de moins de 15 ans. Les formes graves sont par ailleurs en constante augmentation.
Aujourd’hui encore, du fait de son polymorphisme clinique - signes digestifs (nausées, douleurs abdominales) et surtout extra-digestifs (asthme, rhinite, urticaire, angio-œdème, dermatite atopique, eczéma…) - l’allergie alimentaire reste globalement méconnue. La mise en évidence du rôle des aliments n’est pas toujours aisée, et ce d’autant qu’ils peuvent agir de manière retardée, voire dans certains cas ne se révéler qu’à l’effort. Le diagnostic précis nécessite une prise en charge complexe faisant appel aux tests cutanés, de plus en plus à l’aide d’extraits natifs, à la biologie moléculaire mais aussi aux tests de provocation orale impliquant une structure hospitalière et une structure médicale aguerrie.
Des tests en milieu hospitalier.
Pendant de nombreuses années, l’éviction alimentaire stricte a été le seul moyen de prévenir et traiter une allergie alimentaire. Néanmoins, cette méthode n’est pas satisfaisante, du fait des risques de réintroduction accidentelle et de l’impact sur la qualité de vie du patient et de sa famille. Désormais, sur la base de plusieurs travaux (Rancé, Bidat, Woods, Burcks, Monneret-Vautrin) les allergologues conseillent une éviction seulement partielle de l’aliment allergène. Pour cela, il faut définir « une quantité minimale tolérée », en réalisant des tests en milieu hospitalier, puis poursuivre régulièrement une dose de tolérance au retour à la maison. Cette prise en charge, parfois difficilement compréhensible par les parents, nécessite un accompagnement rigoureux dans le cadre de sessions d’éducation thérapeutique selon des règles standardisées.
D’après la communication du Pr Benoît Wallaert (hôpital Albert Calmette, Lille), lors d’une conférence de presse organisée dans le cadre du 5e Congrès francophone d’allergologie (Paris).
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