Tænia du bœuf
Le Taenia saginata dont l’hôte intermédiaire est le bœuf, est le taenia le plus fréquent en France où 500 000 personnes sont infestées chaque année.
Le scolex, muni de 4 ventouses (sans crochet) se fixe sur la muqueuse intestinale au niveau du duodénum,le corps constitué d’un empilage d’anneaux est situé dans l’intestin grêle. Quand il est adulte, le taenia émet des anneaux qui se détachent de l’extrêmité extérieure et sont éliminés dans les selles ou activement en dehors des selles.
Les anneaux éclatent et libèrent des centaines d’embryophores qui sont ingérés par les bovins. Chez ces animaux, les œufs éclosent et les larves vont se localiser dans les muscles où ils s’enkystent (cysticercus).
L’homme s’infeste par l’ingestion de viande saignante. Le cysterque est libéré par la digestion, l’embryon se fixe à la muqueuse intestinale et devient adulte en trois mois. Sa durée de vie est d’environ dix ans.
Les symptômes sont variables et polymorphes (troubles du transit, douleurs abdominales, réactions allergiques - prutit , urticaire- , perte de poids )…rassemblés sous le nom de taeniasis.
Lorsque le taenia est adulte, le diagnostic est porté devant la découverte inopinée dans les sous-vêtements et les draps d’anneaux blancs mobiles, grossièrement rectangulaires, mesurant 2x1 cm.
Le scotch test anal, examen simple à réaliser confirme le diagnostic en mettant en évidence les embryophores.
Enfin, l’examen parasitologique des selles permet de retrouver les embryons hexacanthes entourés d`une paroi striée et mesurant 50 µ.
Tænia du porc
Le taenia du porc ou Taenia solium , est beaucoup plus rare en France métropolitaine que le taenia du bœuf car la viande de porc est consommée habituellement bien cuite. En revanche il est très répandu à la Réunion, à Madagascar, dans la péninsule ibérique et en Inde.
Le scolex de Taenia solium est différent de celui de Taenia saginata ; il est muni de 4 ventouses et une double couronne de crochets d’où l’ancienne appellation de Taenia armé.
Le cycle du taenia solium est identique à celui du taenia saginata mais les anneaux ne sont émis qu’avec les selles.
Les symptômes sont les mêmes que ceux liés à Taenia saginata ; cependant dans certains cas les larves cysterciques peuvent passer dans la circulation sanguine et migrer dans les muscles, le cerveau ou encore la région proche des yeux entraînant la cycticercose humaine, maladie se manifestant par des troubles oculaires et neurologiques (céphalées, convulsions). Un scanner cérébral et la sérologie (mise en évidence d’anticorps spécifiques) confirment le diagnostic.
Tænia du poisson
Rare en France, le taenia du poisson ou diphyllobothrium, est le plus grand de tous les taenias, pouvant atteindre 20 mètres de long. La contamination se fait par l’ingestion de certains poissons mal cuits contaminés par les larves.
Son cycle est complexe ; les œufs sont éliminés dans l’eau, la larve libérée est d’abord avalée par un petit crustacé, puis par un poisson.
Le taenia du poisson tire son originalité de l’association, dans certains cas, d’une anémie macrocytaire au taeniasis. Cette anémie due à la consommation excessive de vitamine B12 par le taenia peut se traduire cliniquement par une pâleur, une splénomégalie, un souffle cardiaque, un essoufflement à l’effort.
Le diagnostic est confirmé par la présence des œufs caractéristiques à l’examen parasitologique des selles.
Tænia du pain
Le Taenia du pain ou Hymenolepsis nana est le plus petit des taenias ; il ne mesure que 10 à 30 mm mais les sujets infestés peuvent en héberger plusieurs centaines. Il est très répandu chez les enfants du Maghreb, en Indes, en Amérique centrale et du sud. L’homme s’infeste par ingestion accidentelle de blattes, de puces ou encore de vers de farine dans du pain mal cuit.
Les troubles digestifs n’ont pas de particularité . L’hémogramme révèle une hyperéosinophilie et les œufs caractéristiques sont mis en évidence à l’examen parasitologique des selles.
Traitement des taenia
La niclotamide est un antihelminthique efficace qui a été utilisé pendant longtemps mais dont le mode d’administration contraignant peut être la cause d’un non respect de la posologie et donc d’un échec thérapeutique.
Un traitement de référence est aujourd’hui le praziquantel,à la dose de 10 mg/kg en prise unique.
La prévention est indispensable ; elle repose sur une cuisson suffisante des viandes et des poissons , la recherche de la cysticercose (ou ladrerie) et les contrôles vétérinaires en abattoirs.
Entretiens de Bichat. Communication de P. Bourrée (hôpital de Bicètre Kremlin bicêtre), S. Delaigue (Institut Fournier Paris) et F. Bisaro (UFR Sciences de la vie Univ Paris VII).
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?