La chirurgie bariatrique constitue actuellement le seul traitement durable et efficace de l’obésité morbide.
Pour garantir la réussite de la procédure sur le long terme, la chirurgie bariatrique implique un suivi pluridisciplinaire régulier et tout au long de la vie.
Or, le suivi des patients obèses opérés présente aujourd’hui d’importantes défaillances : deux ans seulement après une chirurgie bariatrique, un patient sur deux sort du parcours de suivi et est perdu de vue par les professionnels de santé, induisant un risque majeur de reprise de poids.
Face à ce constat, le groupe de travail a défini un parcours de suivi détaillé sur les premiers mois suivant l’opération et proposé 13 recommandations pour améliorer le suivi des patients, divisé en trois axes : les structures de prise en charge, le rôle et les outils pour les professionnels de santé et l’éducation thérapeutique : le patient doit devenir acteur de sa santé et bien comprendre la nécessité d’un suivi à vie.
Lutter contre les idées reçues
« Mais il faut aussi que les professionnels de santé s’investissent et se forment à l’obésité. Pour réellement s’attaquer au problème de l’obésité, il faut tout d’abord la reconnaître comme une maladie chronique. Tant que le grand public, y compris certains professionnels de santé, croiront que les patients obèses sont des personnes qui mangent trop et ne bougent pas assez, la prise en charge de cette maladie ne sera pas optimale. Il faut se battre contre les idées reçues », souligne Anne-Sophie Joly (présidente du Collectif national des associations d’obèses).
Disposer d’un panorama des pratiques de suivi des centres spécialisés de l’obésité, créer des maisons de l’obésité labellisées afin de réunir sur un même site toutes les compétences nécessaires au suivi des patients (sur le modèle des maisons du diabète), mettre en place un contrat tripartite portant sur les obligations de chacun entre le patient, l’établissement et l’équipe médicale sont quelques-unes des recommandations formulées.
Les maisons de l’obésité devront être conviviales pour permettre l’échange entre patients. Le parcours de soins du patient obèse doit se faire dans le plaisir et non pas le punitif…
Pour un meilleur suivi, l’Assurance-maladie devrait prendre en charge les consultations diététiques faites par les médecins nutritionnistes ainsi que celles faites par les psychologues.
« Le Livre blanc essaie de pallier à une carence dans le système de soins. Il faut maintenant une volonté politique… », déclare Anne-Sophie Joly. Le Livre blanc a reçu le soutien de l’Académie de chirurgie et celui de la Société française et francophone de la chirurgie de l’obésité (SOFFCO). Les propositions constitueront une base de travail pour la nouvelle commission de la HAS.
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