En France, en 2019, 15 % de la population est obèse et 31 % en surpoids, rapporte une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Mené à partir des données d’une enquête européenne en population générale, l’European Health Interview Survey 2019, ce travail révèle qu’un Européen âgé de 20 à 69 ans sur deux (51 %) est en surpoids ou obèse, avec des disparités selon les pays, le genre, les caractéristiques socio-économiques et les habitudes de vie.
Selon ce rapport publié le 17 juillet, les pays d’Europe centrale et de l’Est sont les plus touchés avec en moyenne 57 % d’adultes en surcharge pondérale (dont 17 % d’obèses). La prévalence est particulièrement marquée en Croatie et en Hongrie, qui comptent respectivement 63 % et 59 % d’adultes en surpoids (dont 22 % et 24 % d’obèses). Les taux les plus faibles sont retrouvés en Europe du Sud : l’Espagne, l’Italie et Chypre ne recensent en moyenne que 48 % d’adultes en surpoids (dont 14 % d’obèses).
L’Italie présente la prévalence la plus faible de l’UE avec 32 % de sa population en surcharge pondérale et 11 % d’obèses. Le pays est suivi par la France, deuxième pays le moins touché des 27 de l’UE, avec 46 % des adultes en surpoids ou obèses. Certains pays affichent une situation paradoxale. La Roumanie par exemple « présente à la fois le niveau de prévalence d’obésité le plus faible et le niveau de surpoids le plus élevé (11 % et 48 % respectivement) », est-il souligné.
Des hommes en surpoids, des femmes plus souvent obèses
Dans l’ensemble des pays étudiés, les hommes ont une probabilité plus importante d’être en surcharge pondérale (38 % des Français, contre 25 % des Françaises), tandis que les femmes ont un risque d’obésité plus élevé (en France, 16 % des femmes sont obèses, contre 14 % des hommes). Sans surprise, la prévalence augmente avec l’âge. En moyenne dans l’UE, l’excès de poids touche 65 % des 60-69 ans (dont 22 % d’obèses), contre seulement 30 % des 20-29 ans (dont 7 % d’obèses). En France, 57 % des plus âgés sont en surpoids (dont 20 % d’obèses), contre 28 % des plus jeunes, dont 8 % d’obèses.
Les moins favorisés sont par ailleurs plus touchés par l’obésité, mais « le surpoids touche aussi les hommes aisés », est-il relevé. En France, la prévalence de l’obésité varie chez les femmes de 12 points (8 points en moyenne en Europe) entre le quintile de la population le plus aisé et le quintile le plus démuni (21 % contre 9 %), mais l’écart n’est que de 4 points (3 points dans l’UE 27) chez les hommes (15 % contre 11 %).
Pour contrer ces tendances, plusieurs politiques publiques de prévention sont déployées : sensibilisation et éducation à une alimentation plus saine, encourager l’activité physique, taxer les produits gras, sucrés ou salés… Mais toutes ne se valent pas.
« L’abondante littérature scientifique sur le sujet suggère que les mesures les plus efficaces pour lutter contre le surpoids et l’obésité sont l’interdiction de la publicité pour des produits gras, sucrés ou salés visant les enfants et les adolescents, l’étiquetage nutritionnel des aliments [tel que le Nutri-Score, NDLR] et la taxation des boissons sucrées », est-il résumé. Pour accompagner les plus défavorisés, « ces mesures peuvent potentiellement être jumelées à des subventions des aliments sains ou à des chèques alimentaires », ajoute la Drees. L’efficacité des campagnes d’information ou des ateliers de gestion du budget alimentaire, « souvent perçus comme infantilisants ou intrusifs », est jugée « plus incertaine ».
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