L’ALIMENTATION SANTÉ est une réelle préoccupation des consommateurs. Selon une enquête récente du CREDOC, réalisée auprès de 1 700 adultes âgés de 18 à 65 ans et de 200 médecins généralistes, 89 % des personnes interrogées estiment que l’alimentation a une influence sur leur état de santé et que « bien manger » est synonyme d’équilibre. Globalement, les Français ont une image positive des aliments santé, dont on distingue six familles : les compléments alimentaires, les produits de phytothérapie, les produits allégés en matières grasses, les produits allégés en sucre, les produits enrichis et les aliments fonctionnels, tels que les produits enrichis en phytostérols, qui améliorent le taux de cholestérol.
Dix ans après leur arrivée sur le marché, où en est-on ? Comme le rappelle le Pr Eric Bruckert (groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris), les phytostérols végétaux sont les analogues du cholestérol dans le monde végétal. Le plus abondant des phytostérols est le sitostérol, suivi du capestérol. Les stérols peuvent être hydrogénés et estérifiés et donc être utilisés dans des mayonnaises, des yaourts et des margarines.
Les études.
La publication princeps sur les phytostérols, faite par Miettinen dans le New England Journal of Medicine, date de 1997. Elle montre que les phytostérols ont un impact positif, mais qu’il faut en consommer au moins 1,6 g par jour, ce qui n’est pas accessible par une alimentation normale qui en apporte 200 à 300 mg quotidiennement. En 2001, une étude menée chez des patients souffrant d’une hypercholestérolémie familiale a montré que la consommation de 2,5 g/jour de phystostérols par le biais d’une margarine enrichie permettait de réduire de 10 % le taux de LDL cholestérol à 8 semaines. Une autre étude, également menée en double aveugle, a confirmé cette baisse chez des sujets ayant une hypercholestérolémie modérée et consommant un yaourt enrichi. En pratique, plus de sujets atteignent les objectifs lipidiques.
2 gpar jour.
La méta-analyse la plus récente, réalisée par Isabelle Demontz en 2009, montre de façon précise et indiscutable que la consommation quotidienne de 2 g de stérols végétaux entraîne une réduction de 10 % du LDL. « L’augmentation de la « dose »ne s’accompagne pas d’une plus ample baisse du cholestérol », indique le Pr Bruckert. Les autres enseignements des études sont l’absence de différence entre stérols et stanols, entre les produits enrichis laitiers et les margarines et l’impact non significatif du nombre de prises. En moyenne, le taux de cholestérol passe de 5,8 mmol/L à 5,2 mmol/L et, parallèlement, la quantité de stérols dans le sang passe de 0,03 mmol/L à 0,05 mmol/L.
Les études ont également confirmé l’absence de toxicité des aliments enrichis en stérols végétaux, le seul effet étant une petite diminution des taux de bêta-carotène. La surveillance post-marketing est également très rassurante en montrant, d’une part, l’absence d’effet secondaire inattendu et, d’autre part, que le produit est bien consommé par la population cible. Quant au lien éventuel entre les taux de stérols sanguins et le risque d’athérosclérose suggéré dans des travaux anciens, il n’a pas été retrouvé dans les études récentes. D’ailleurs, les produits enrichis en phytostérols ont depuis octobre 2009 une autorisation d’une allégation santé délivrée par les autorités européennes, conclut le Pr Bruckert.
Session « Hypercholestérolémie et nutrition : quel bilan après 10 ans de consommation d’aliments enrichis en stérols végétaux » présidée par le Pr Éric Bruckert (groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris) et parrainée par Unilever - Fruit d’or Pro-Activ.
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