LA NATURE est vraiment bien faite : quand on marche dans la rue sans regarder devant soi, la vision périphérique fait en sorte de limiter les risques de casse en accroissant son activité. C’est schématiquement ce que viennent de montrer des chercheurs du centre de recherche « Cerveau et cognition ».
Dans le cerveau, rappelle un communiqué du CNRS, les informations provenant du champ visuel sont traitées différemment selon qu’il s’agit de la vision centrale ou de la vision périphérique. La vision centrale correspond au centre du champ visuel, dans la direction où se porte le regard et dans un secteur de quelques degrés autour de cette direction. La vision périphérique, quant à elle, correspond à ce qui se trouve en dehors, sur les côtés.
La vie quotidienne montre bien que la vision centrale est plus performante que la vision périphérique : la meilleure façon d’éviter les obstacles qui se trouvent sur notre chemin est de regarder droit devant et non pas sur le côté, du coin de l’œil. Certes, mais que se passe-t-il lorsqu’en marchant, on regarde sur le côté ? Logiquement, on devrait aller à la catastrophe. « Pas si sûr », répondent les neurophysiologistes du Centre de recherche Cerveau et cognition (CNRS/Université Paul Sabatier). Certes, lorsque le regard se détourne, la région de l’espace situé devant le corps est prise en charge par la vision périphérique. Mais de façon surprenante, les chercheurs du CNRS ont mis en évidence un mécanisme qui semble garantir un traitement privilégié de cette zone. « Les chercheurs montrent que lors d’un changement de direction du regard, de 10° vers la droite par exemple, les neurones codant une région localisée à 10° sur la gauche dans le champ visuel (région qui coïncide alors avec la zone droit devant) auront une activité maximale. De façon générale, lorsque le regard est excentré, les neurones de la vision périphérique dont le champ récepteur se rapproche de la zone droit devant voient leur activité augmenter. Au contraire, ceux dont le champ récepteur s’éloigne de cette direction présentent une diminution d’activité. Grâce à ce mécanisme, les objets situés droit devant seraient " plus visibles " même en vision périphérique. »
La mesure de l’activité électrique.
Ces résultats ont été obtenus chez le macaque par la mesure de l’activité électrique des neurones. Actuellement ont lieu des tests de comportement chez l’homme, destinés à confirmer la corrélation entre l’augmentation de l’activité électrique et la capacité de détection accrue des objets situés dans la zone drot devant. « Les résultats préliminaires vont dans ce sens », souligne le communiqué, qui indique que ces travaux pourraient ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques, notamment pour la rééducation des personnes atteintes d’une DMLA, qui ne peuvent se fier qu’à leur vision périphérique.
Jean-Baptiste Durand, Yves Trotter et Simone Celebrini, Neuron du 14 avril 2010.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?