Le glaucome, neuropathie optique progressive, reste la première cause de cécité totale dans les pays occidentaux.
Découvert après l'âge de 65 ans, il est souvent déjà évolué, plus difficile à prendre en charge et à stabiliser. Et pourtant, il est possible aujourd'hui de détecter très précocement une atteinte des fibres nerveuses rétiniennes péripapillaires et des cellules ganglionnaires rétiniennes maculaires grâce à la tomographie en cohérence optique (OCT) qui complète bien sûr l'examen clinique et fonctionnel.
Dès les prémisses de la maladie
L'OCT permet ainsi de confirmer le diagnostic dans les formes débutantes (prépérimétriques ou chez des patients suspects de glaucome), stades auxquels la neuropathie est plus facile à contrôler. La progression de la neuropathie peut aussi être surveillée avec toutefois encore une limite liée à l'absence de définition précise du seuil différentiel entre une véritable progression, une variation de mesure ou une diminution des fibres nerveuses rétiniennes liée à l'âge. L'OCT aujourd'hui est moins utile dans le cas d'un glaucome déjà évolué. Autre progrès, les nouvelles techniques de mesure de la pression intra-oculaire (PIO), d'automesures, la PIO étant la principale cible du traitement. Il existe en effet une bonne corrélation entre l'automesure du patient et celle de l'ophtalmologiste qui fait appel à la méthode de référence, le tonomètre à aplanation de Goldman.
Batterie de collyres
De nouveaux collyres permettent d'améliorer la prise en charge : des bithérapies fixes, en une seule instillation par jour sans conservateur (qui préserve la qualité de la surface oculaire), bithérapies fixes sans bêtabloquant et, depuis début 2016, une association fixe d'un inhibiteur de l'anhydrase carbonique et d'un bêtabloquant, en flacon collyre sans conservateur. Enfin, encore en phase 3 de développement, des systèmes injectables intra-oculaires avec une diffusion prolongée sur 3 mois de l'agent hypotonisant ouvrent de nouvelles perspectives. Quant aux traitements physiques, les indications en sont mieux définies. Ainsi, la trabéculoplastie sélective au laser (SLT) donne de meilleurs résultats sur les patients naïfs de traitement médical. La baisse de la PIO reste toutefois identique chez les répondeurs, qu'ils aient ou non essayé une, deux ou trois molécules. Des résultats encourageants ont été obtenus avec les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) en termes de contrôle de la PIO. La prise en charge chirurgicale bénéficie des nouvelles techniques « micro-invasive glaucoma surgery » (MIGS) telles que l'iStent (un microstent de pontage trabéculaire), le Trabectome ou d'autres systèmes de drainage. Enfin, les premiers travaux de l'équipe du Pr Christophe Baudoin mettent en évidence l'effet neuroprotecteur au niveau des cellules ganglionnaires rétiniennes et hypotonisant oculaire des injections, dans la chambre antérieure, de cellules souches mésenchymateuses de moelle osseuse.
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