TROIS PARAMÈTRES acoustiques existent dans la voix : la hauteur (tonalité), l’intensité, et le timbre (personnalité de la voix). C’est en grande partie la longueur des cordes vocales qui conditionnent la fréquence de la voix : plus les cordes sont longues plus la voix est grave, plus les cordes sont courtes plus la voix est aiguë. Les voix les plus graves des hommes (basses) ont une fréquence fondamentale comprise entre 70 et 75 Hertz, les voix les plus aiguës (ténor) sont aux alentours de 140-145 Hertz et entre ces deux fréquences se trouvent les voix de baryton. L’anatomie des cavités de résonance (pharynx, bouche) joue également un rôle dans le timbre de la voix, ce qui explique le très grand nombre de voix naturelles qui existent.
De la voix de tête à la voix de poitrine.
Considérée comme un caractère sexuel secondaire, la voix change de manière importante au moment de la puberté. Ces changements vont permettre à l’enfant d’acquérir une voix adulte mâle ou femelle (phénomène de la mue) : la voix va descendre d’une octave chez le garçon et, seulement, d’une tierce chez la fille. Cette période s’accompagne également d’une imprégnation hormonale, qui va entraîner la descente progressive du larynx dans le cou, l’augmentation de taille des cordes vocales dans toutes leurs dimensions et la modification des cavités de résonance. D’un mécanisme vibratoire léger (voix de « tête »), ces adolescents passent à un mécanisme vibratoire plus lourd (voix de poitrine), ce qui n’est pas toujours aisé. Certains adolescents restent en voix de tête « voix de fausset » et peuvent se retrouver à l’âge adulte avec des voix qui restent très décalées dans l’aigu. À l’inverse, d’autres adolescents par des phénomènes de mimétisme vocal, vont anormalement rendre leur voix plus grave.
Ne pas forcer abusivement sa voix.
« Le pire de l’ennemi de la voix est " soi-même " », précise le Dr Elisabeth Fresnel (laboratoire de la voix, Paris), qui ajoute : « il faut savoir utiliser correctement sa voix, en sachant respirer, car tout est basé sur le souffle et la pression d’air qui vont arriver sur les cordes vocales pour les mettre en vibration. La respiration doit être basse (costo-thoraco-abdominale) et accompagnée d’une bonne posture (verticale, épaules en position basse et symétrique). Si l’on sait bien respirer, si la posture est bonne et si l’on utilise correctement sa voix, il ne devrait pratiquement jamais y avoir de fatigue vocale et de forçage vocal ». Pour avoir une bonne hygiène vocale il ne faut pas forcer abusivement sa voix (ne pas crier, ne pas téléphoner trop longtemps), bien s’hydrater, ne pas fumer, lutter contre l’air sec par des inhalations de vapeur d’eau chaude et lutter contre le reflux gastro-sophagien. Dès l’instant où existe une fatigue vocale et que l’on se trouve dans l’obligation de parler, vont apparaître des pathologies bénignes fonctionnelles : dème, nodules, polypes des cordes vocales, qui représentent des lésions de forçage de la voix. Même s’il s’agit d’une simple pathologie ORL, le premier conseil à donner à un patient est de se reposer vocalement, si cela lui est possible. Le traitement médical est « à la carte ». Il ne faut pas abuser des corticoïdes et les prescrire à bon escient. Enfin, tient à préciser le Dr Elisabeth Fresnel, « toute altération de la voix qui ne guérit pas en 8-10 jours doit mener à consulter ».
Dr Fresnel : pas de conflit d’intérêt
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