DANS L’UNION européenne, quelque 50 à 100 millions de personnes utilisent des baladeurs numériques quotidiennement. La campagne de la 13 e JNA, Journée nationale de l’audition, le 11 mars, met l’accent cette année sur l’usage de ces appareils de musique amplifiée, s’adressant donc principalement aux jeunes, très exposés à des niveaux sonores de plus en plus élevés, avec les baladeurs mais aussi les « bruits de loisirs », discothèques, etc.
Selon le comité scientifique européen des risques sanitaires émergents et nouveaux, près de 10 millions de jeunes risqueraient une perte partielle ou totale de l’ouïe. Le rapport émis par le comité concernait des jeunes ayant écouté leur baladeur à plein volume plus d’une demi-heure par jour pendant cinq années.
Des acouphènes pour 4 sur10.
D’ailleurs ces accros sont invités le 11 mars à appuyer sur pause et à laisser dans le tiroir l’objet de leur addiction le temps d’une journée.
La JNA, association éponyme qui organise cette manifestation, présente à cette occasion les résultats d’une enquête qu’elle a menée auprès de 1 000 jeunes de 12 à 25 ans. Ils reconnaissent écouter leur baladeur chaque jour pendant plus d’une heure et demi, dont une heure en continu. Plus ils s’en servent et plus ils l’écoutent fort. Ils se branchent surtout dans la rue en marchant (73 %) et pendant leurs loisirs (52 %). Mais 36 % des 15-17 ans l’ont aussi sur les oreilles à l’école pendant la récré et 40 % des 12-14 ans à la maison en faisant leurs devoirs !
Trois jeunes sur quatre ne connaissent pas la réglementation concernant le niveau sonore des baladeurs, qui ne doit pas dépasser 100 décibels. Deux tiers pensent que le seuil maximum est de 80 dB. Plus ils sont jeunes et moins ils savent. La notion même de « décibels » reste assez flou pour deux tiers d’entre eux.
Quatre jeunes sur 10 en moyenne déclarent avoir déjà ressenti des bourdonnements dans la tête ou des acouphènes après une écoute prolongée de leur baladeur. Et ce chiffre augmente avec l’âge : 63 % des 18-25 ans en ont déjà ressentis, contre 14 % des 12-14 ans. Parmi ceux, qui n’en n’ont jamais souffert, un tiers connaît cependant au moins une personne de son entourage concernée par ces problèmes.
Cependant, une fois avoir été informée des dangers du baladeur, la grande majorité des jeunes (87 %) se disent prêts à changer de comportement, notamment en diminuant le son, en respectant des pauses et en réduisant la durée d’écoute par jour.
En cas de souci d’audition, les parents restent le principal référent suivi du médecin traitant pour les plus âgés.
Cette enquête va permettre, espère la JNA, de « mieux cerner les comportements à risque d’une population qui n’a pas suffisamment conscience du danger qu’elle encoure ».
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