C’est un soutien massif que veulent apporter les sociétés de pédiatrie à la stratégie officielle de prévention de la bronchiolite pour l’hiver 2024-25. Six organisations, la Société française de pédiatrie (SFP), le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP), le Groupe francophone de réanimation et d’urgences pédiatriques (GFRUP), la Société pédiatrique de pneumologie et d’allergologie (SP2A), la Société française de néonatalogie (SFN) et l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) encouragent, dans un communiqué commun, la stratégie d’immunisation contre les infections liées au virus syncytial (VRS).
Les pédiatres recommandent ainsi en fonction des disponibilités et au choix : la vaccination des femmes enceintes au 3e trimestre de la grossesse (entre les 32e et 36e semaines d’aménorrhée) par Abrysvo (Pfizer) selon les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) ou l’immunisation passive anti-VRS par le nirsévimab (Beyfortus, Sanofi) pour tous les nourrissons de moins d’un an, et dès la maternité pour les enfants naissant en période épidémique. Quelque 600 000 doses de nirsévimab devraient être disponibles dès septembre 2024, est-il rappelé, dans le cadre de la campagne qui court jusqu’en janvier 2025.
« Les infections à VRS touchent l’ensemble de la population et tous les enfants y sont exposés avant 2 ans. Si l’infection à VRS est majoritairement bénigne chez le nourrisson et l’enfant, en phase épidémique, elle représente la première cause d’hospitalisation et de passage aux urgences en pédiatrie », lit-on dans le communiqué commun.
Quelque 250 000 enfants, majoritairement des jeunes nourrissons de moins de 3 mois, ont pu être vaccinés par le nirsévimab au cours de la première campagne de vaccination, l’hiver 2023-2024. Selon les études en vie réelle, le risque de bronchiolite à VRS a ainsi été réduit de 70 à 80 % tant pour les formes ambulatoires que pour les formes sévères hospitalisées. Environ 5 800 hospitalisations ont été évitées selon l’Institut Pasteur. Quant à l’immunisation du bébé via les anticorps maternels par Abrysvo, les études cliniques ont démontré une efficacité de 57 % pour la prévention des formes simples de bronchiolite allant jusqu’à plus de 80 % pour les formes sévères.
Élargir les indications du Beyfortus jusqu’à 2 ans
Les sociétés de pédiatrie recommandent par ailleurs d’élargir l’indication du Beyfortus pour les nourrissons âgés de 1 à 2 ans, à risque de forme grave de bronchiolite (dysplasie bronchopulmonaire, maladies pulmonaires chroniques, cardiopathies congénitales hémodynamiquement significatives, hypertension artérielle pulmonaire, insuffisance cardiaque, trisomie 21, pathologies neuromusculaires), qui entrent dans leur deuxième saison de circulation du VRS en remplacement du palivizumab (Synagis). Elles n’oublient pas les petits nés après la fin de l’épidémie 2023-2024 (dès début janvier 2024) pour lesquels elles demandent un rattrapage en ville facilité.
Les pédiatres appellent encore à simplifier l’accès à ces médicaments en ville (sur prescription, avec possible application du tiers payant) et en établissement de santé (maternité, hospitalisation en néonatologie, consultation de pédiatrie, sans facturation), mais aussi dans les centres municipaux de santé et dans les centres de PMI pour les populations les plus précaires n’ayant pas de couverture sociale de santé.
Enfin, les sociétés insistent sur le respect des mesures barrières en période de circulation virale pour protéger les nourrissons et nouveau-nés.
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