• Poux
La pédiculose du cuir chevelu est une maladie endémique dans les collectivités d’enfants, pouvant parfois évoluer sur un mode épidémique. La classe d’âge la plus touchée est celle des enfants de 6 à 8 ans.
L’importance de la pédiculose est liée à la fois à la transmission facile par contact, aux échecs thérapeutiques répétés et aux re-contaminations après traitement. « Deux classes pharmacologiques ont montré leur efficacité : le malathion et les pyréthrines (associées au butoxyde de pipéronyle qui augmente leur activité). On observe cependant de plus en plus de résistance à ces actifs et les poux deviennent de plus en plus difficiles à éradiquer », souligne le Dr Jacques Cheymol (pédiatre, Clichy). De nombreuses formes galéniques sont disponibles et il est recommandé d’utiliser de préférence les solutions, lotions ou crèmes. Les shampooings et les poudres sont moins efficaces. Une deuxième application après 7 à 10 jours devrait être systématique. Il est conseillé d’évaluer l’efficacité du traitement à J2 et à J12. L’échec d’un traitement bien conduit doit conduire à changer de classe pharmacologique. « Il est recommandé que la famille prévienne le responsable du groupe (école, crèche, centre aéré…) auquel appartient l’enfant parasité. Tous les parents doivent être avertis et informés des méthodes pour rompre la chaîne de transmission », précise le Dr Jacques Cheymol. Le traitement oral avec l’ivermectine (indiquée dans la gale) n’est pas autorisé en France pour les enfants.
• Gale
La gale est en recrudescence en France. La dissémination est favorisée par les contacts rapprochés et fréquents, par la vie en collectivité ainsi que par le non-respect des règles d’hygiène. « Le diagnostic est établi sur les lésions cliniques évocatrices (sillons au niveau des espaces interdigitaux…) et/ou l’examen parasitologique, mais l’absence de prurit ou de lésions spécifiques chez l’enfant peuvent induire un retard au diagnostic », explique le Dr Jacques Cheymol. En effet, la gale commune chez le nourrisson se manifeste par une éruption le plus souvent vésiculo-pustuleuse, prurigineuse surtout sur la plante des pieds. Une atteinte du cuir chevelu est possible. Les sillons sont inconstants mais des nodules inflammatoires et prurigineux prédominent aux aisselles, au bas du dos et aux organes génitaux. Ils peuvent être la seule manifestation clinique et persister plusieurs semaines. Une surinfection cutanée est fréquente. La notion de contage et de prurit dans l’entourage est un élément très évocateur du diagnostic. Le traitement consiste en une application unique de benzoate de benzyle pendant six à douze heures. L’esdépalléthrine peut également être utilisée après six mois. Chez l’enfant de plus de 2 ans : l’application de benzoate de benzyle peut être maintenue pendant douze à vingt-quatre heures et renouvelée après vingt-quatre heures. Dans les collectivités d’enfants, l’éviction est de trois jours après la mise en route du traitement pour une gale commune. L’ivermectine n’est pas recommandée chez l’enfant de moins de 15 kg.
Les personnes de l’entourage proche, même si elles ne présentent aucune manifestation doivent être traitées.
• Oxyures : une descente nocturne
L’oxyurose touche surtout les enfants entre 5 et 10 ans. Le portage à la bouche de doigts souillés par le grattage de la région anale explique la grande contagiosité chez les enfants et par là même, les contaminations familiales.
Le prurit anal constitue l’essentiel du tableau clinique, le soir au moment du coucher. Chez l’enfant, il peut être accompagné de troubles du comportement à type d’irritabilité, de cauchemars, d’insomnie, mais aussi de douleurs abdominales, de diarrhées. L’examen clinique peut montrer des lésions de grattage de la marge anale. Des atteintes vulvaires ont été décrites chez la fille. Le diagnostic macroscopique montre la présence de petits vers ronds et longilignes, blanchâtres, de 1 à 2 cm dans les selles. Le traitement médicamenteux se fait en une prise unique (Fluvermal, Zentel, Combantrin, Helmintox, Povanyl…) à renouveler quinze jours après la première prise. Traiter également la famille vivant au contact de l’enfant.
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