LE SUIVI à long, voire très long terme, des patients se montre riche d’enseignements. L’exemple parfait en est celui rapporté par des néonatalogistes de l’université de Loyola (Chicago), Jonathan Muraskas et coll. Ils décrivent dans « Pediatrics » le devenir de deux grands prématurés, suivis dans leur unité. Ils sont considérés comme ceux ayant les plus petits poids enregistrés aux États-Unis. Madeline, née en 1989, pesait 280 g, Rumaisa, née en 2004, en pesait 260 (sa jumelle pesait 600 g). Âgées respectivement de 22 et 7 ans ces deux « survivantes » ont un développement normal tant au plan moteur que du langage. La plus âgée est en faculté et la plus jeune au début du primaire.
Au cours des années, leur périmètre crânien a rattrapé son retard. En revanche, leurs vitesses de croissance et de prise pondérale ont été insuffisantes. Elles restent petites pour leur âge.
Même si ces deux jeunes filles ont eu la chance de connaître un développement très favorable, les auteurs ne veulent surtout pas se montrer optimistes. Ils préviennent que Madeline et Rumisa représentent plutôt des exceptions. Dans la très grande majorité des cas, ces prématurés d’extrême petit poids, soit ne survivent pas, soit connaissent diverses pathologies définitives, dont épilepsie, retard mental ou cécité.
Avec le recul, il apparaît que, à la naissance ces deux prématurées ont bénéficié de trois conditions salvatrices pour elles. Tout d’abord il s’agit des filles. Il est connu qu’elles résistent beaucoup mieux à la prématurité que les garçons. Ensuite, dans les deux cas, les mamans avaient bénéficié d’une corticothérapie destinée à accélérer la maturation cérébrale et pulmonaire. Enfin, elles étaient trop petites pour le terme gestationnel. En effet, les deux mères avaient déclaré une pré-éclampsie avec pour conséquence un retard de croissance intra-utérin. Elles avaient le poids d’un fœtus de 18 semaines à la naissance, alors qu’elles étaient à 26 semaines et 6 jours, pour Madeline, et 25 semaines et 6 jours pour Rumaisa, une chance dans cette situation.
Pediatrics, édition en ligne du 12 décembre 2012.
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