DES CHERCHEURS de l’UCLA (Los Angeles) découvrent un élément spécifique de la schizophrénie. En utilisant une technique d’imagerie tout nouvelle, ils trouvent une altération du développement de la matière blanche, particulièrement marqué au niveau temporal.
Katherine Karlsgodt et coll. (de l’Institut des Neurosciences et du Comportement humain) ont utilisé l’IRM de tenseur de diffusion, une nouvelle forme d’imagerie cérébrale pour évaluer longitudinalement le développement du cerveau d’adolescents. L’IRM de tenseur de diffusion donne une image de la matière blanche en suivant le mouvement de molécules d’eau. Les chercheurs se sont particulièrement intéressés à la matière, blanche « parce qu’elle établit les connexions entre les différentes régions cérébrales et qu’il a été montré que les patients schizophrènes présentent des anomalies au niveau de leur substance blanche. »
K. Karlsgodt et coll. ont étudié un groupe de 36 jeunes gens (adolescents et jeunes adultes), âgés de 12 à 26 ans, à très haut risque de schizophrénie, car ils avaient un parent proche souffrant de cette maladie (facteur génétique) et/ou présentaient les premiers symptômes cliniques de la schizophrénie. Ils ont été comparés à un groupe témoin de 26 individus d’âges équivalents en bonne santé. Tous ont été suivis pendant deux ans par IRM de tenseur de diffusion, complétée par des évaluations cliniques et fonctionnelles à différentes étapes du suivi.
« Chez les personnes en bonne santé, nous trouvons un accroissement des index cotant la matière blanche à mesure que l’individu grandit. »
Des défauts d’intégrité.
Chez les individus à risque, apparaissent des défauts d’intégrité de la matière blanche qui s’installent à mesure que la croissance se poursuit, « suggérant qu’il existe une différence fondamentale entre le développement typique des jeunes et celui des adolescents à risque, avant même qu’ils présentent les manifestations de la maladie. Quelque chose se met mal en place au cours du processus de développement, pendant une période critique. »
Par ailleurs, les observateurs remarquent que l’intégrité de la matière blanche au niveau du lobe temporal est particulièrement mise à mal. Et disent-ils, en prenant en compte l’intégrité du lobe temporal au moment de l’inclusion dans l’étude, « nous pourrions prédire le fonctionnement de l’individu 15 mois plus tard au travail, à l’école ou au domicile. »
Si ces observations se confirment, il pourrait être possible d’identifier des personnes justifiant de traitements spécifiques, concluent les auteurs.
Biological Psychiatry, édition avancée en ligne.
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