Les allergies alimentaires sont une pathologie en cours de progression dans nos sociétés depuis quelques dizaines d’années. De très nombreux allergènes peuvent être responsables de manifestations cliniques variées, potentiellement mortelles pour les allergies les plus sévères. Les allergènes d’origine animale sont plus représentés dans les allergies de l’enfance (53 % des cas) et les allergènes végétaux dans celles de l’adulte (84 % des cas). Chez l’enfant, cinq aliments (œufs, arachide, lait de vache, poisson, noix) sont responsables de 75 % des allergies tandis que, chez l’adulte, plus d’allergènes rentrent en compte avec une prédominance pour l’arachide et les noix.
- Lait de jument
Une allergie aux protéines de lait de jumeau a été rapportée chez une femme de 44 ans qui utilisait régulièrement des produits cosmétiques à base de lait de jument. Le motif de consultation était un eczéma cutané, mais l’interrogatoire a également retrouvé la survenue de vomissements après ingestion de compléments alimentaires à base de lait de jument. Les pricks tests étaient positifs pour le lait de jument cru, cuit, pour la poudre des gélules de compléments alimentaires et pour le shampoing, les IGE spécifiques étaient également positifs pour le lait de jument. À l’analyse par immuno-empreinte, la patiente présentait des IgE dirigées contre de nombreux allergènes (albumine, caséine, béta-lactoglobuline…). Les tests allergologiques ont donc conclu à une allergie alimentaire et une dermatite de contact aux protéines du lactosérum et des caséines du lait de jument, induites par sensibilisation cutanée, sans allergie croisée aux autres laits.
- Escargot
Le décès d’un enfant de 9 ans par arrêt cardiaque sur crise d’asthme et angio-œdème a soulevé le problème de l’apparition d’une allergie alimentaire nouvelle dans un contexte de désensibisation à une autre allergie. En effet, cet enfant était, depuis 3 ans, en cours de désensibilisation par voie injectable pour une rhinite et un asthme allergique aux acariens. L’allergie mortelle est survenue dans les minutes suivant l’ingestion d’escargots, alors que l’enfant avait l’habitude de manger des escargots auparavant.
- Himanthalia Elongata
L’allergie aux algues est exceptionnelle. Pourtant, un cas de choc anaphylactique, nécessitant un traitement par adrénaline intraveineuse et remplissage vasculaire, a été rapporté chez un patient de 52 ans ayant consommé de l’himanthalia elongata, dite algue brune ou haricot de mer. La réaction allergique avait été précédée d’un effort physique (pratique de vélo). Les tests allergologiques ont pu confirmer la responsabilité des haricots de mer. Ce cas est à ce jour le premier cas d’anaphylaxie alimentaire grave à une algue comestible.
- Bière
La bière est une des boissons alcoolisées les plus populaires dans le monde. Sa fabrication fait intervenir de nombreux composants (céréales, sulfites, épices, enzymes…), autant d’allergènes potentiels. Cependant, des cas d’allergie à la bière sont rarement décrits. L’allergène le plus souvent incriminé est alors l’orge malté. Le cas d’une femme de 35 ans ayant présenté une urticaire diffuse et une dyspnée suite à l’ingestion d’une bière rosée a été rapporté. La patiente tolérait bien d’autres types de bières. Les tests allergologiques ont permis de diagnostiquer en réalité une allergie aux protéines de transfert lipidiques de framboise, qui rentrait dans la composition de cette bière rosée.
Données présentées au 6e Congrès francophone d’allergologie. Revue Française d’Allergologie 2001 ; 51 : 360-2.
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