Les enfants migrants primo-arrivants sont plus à risque de pathologies carentielles, infectieuses et psychologiques. Selon les différentes études publiées en Europe et dans le monde (2,3), les principales pathologies somatiques des enfants migrants sont la malnutrition, les anémies par carence martiale, l’hypovitaminose D, la tuberculose, la schistosomiase, les parasitoses digestives, la gale et les dermatophyties, l’hépatite B entre autres.
Une étude réalisée en Seine-Saint-Denis à l’hôpital Jean Verdier à Bondy (4) entre juin 2017 et juin 2018 chez 106 enfants primo-arrivants (âge moyen 10 ans) retrouvait 48 % de maladies infectieuses, avec un taux de prévalence de 20 % de primo-infection latente tuberculeuse, 4,7 % de tuberculose maladie, 16 % de schistosomiase notamment.
Stress post-traumatique
De nombreuses études de psychiatrie transculturelles ont décrit les différents troubles psychologiques ou psychiatriques retrouvés dans cette population vulnérable (troubles anxieux et/ou dépressifs, syndrome de stress post-traumatique [STPT]). Les enfants de retour de zone de conflit ou ayant traversé la Libye au cours de leur périple de migration sont les plus à risque d’avoir été victimes de sévices physiques ou torture.
Parmi les enfants primo-arrivants, il est nécessaire de pouvoir identifier ceux qui ont été victimes de maltraitances physiques et/ou sexuelles, qui ont subi l’excision, qui ont eu un parcours à risque (prostitution, toxicomanie).
Une démarche de prévention
Un bilan sanguin de dépistage des principales pathologies carentielles et maladies infectieuses peut être proposé lors de la prise en charge initiale de ces enfants migrants primo-arrivants (lire encadré) ainsi qu’un rattrapage vaccinal selon les recommandations sanitaires (5,6,7).
L’intérêt d’une prise en charge médicale précoce de ces enfants est de limiter la transmission et/ou l’aggravation de certaines pathologies et de les accompagner tant sur le plan médico-social que psychologique.
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