À QUELQUES JOURS du sommet sur les objectifs du millénaire de l’Organisation des Nations unies, prévu à New York du 20 au 22 septembre, le rapport publié par le Partenariat Roll Back Malaria (Faire reculer le paludisme) fait un point d’étape sur la lutte contre une affection responsable de plus de 850 000 décès chaque année dans le monde. « Les résultats sont impressionnants, souligne dans son avant-proposRaymond G. Chambers, envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU. Ils montrent clairement que nous sommes en bonne voie pour atteindre l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) lié au paludisme d’ici à 2015, et que nous jouerons un rôle considérable dans la réduction de deux tiers de la mortalité infantile. »
Rédigé par l’université de Tulane (La Nouvelle Orléans), l’université Johns Hopkins (Baltimore), l’initiative PATH et l’OMS, le rapport révèle que de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, région où le paludisme est responsable de près de 20 % de la mortalité infantile, ont fait d’importants progrès en matière de couverture universelle des principales interventions antipaludiques : utilisation de moustiquaires imprégnées, pulvérisation d’insecticides intradomiciliaires et traitements préventifs pendant la grossesse. Ces efforts ont permis de sauver la vie de près de 750 000 enfants dans 34 pays endémiques au cours des dix dernières années. L’augmentation des investissements mondiaux au cours des cinq dernières années a eu un impact décisif : 85 % des vies sauvées l’ont été au cours de cette période, durant laquelle le financement de la lutte contre le paludisme a été multiplié par 9.
Baisse de 12 %.
L’évaluation du nombre de vies sauvées a pu être réalisée grâce à un tout nouvel outil (Outil de vies sauvée ou LiST), développé pour les principales maladies infantiles. Ainsi, 485 enfants échappent, chaque jour, à une mort liée au paludisme. Cependant, les auteurs du rapport estiment que si une intensification rapide des interventions permettait d’atteindre une couverture universelle d’ici la fin de 2010, un objectif que s’est fixé Roll Back Malaria, et si cette couverture était maintenue jusqu’en 2015, près de 3 millions de vies supplémentaires pourraient être préservées. En revanche, si la tendance actuelle en matière d’intensification se poursuit, le nombre d’enfants sauvés ne serait plus que de 1 million et de 900 000 si la couverture se stabilisait aux niveaux de 2010.
Le scénario optimal permettrait de faire baisser la mortalité infantile liée au paludisme de 54 % par rapport à 2000, soit une baisse de 12 % de la mortalité, toutes causes confondues, chez les moins de 5 ans, « ce qui serait une remarquable contribution à l’OMD 4 pour cette stratégie basée sur une seule méthode de contrôle vectoriel », souligne le rapport. L’Objectif 4 vise précisément à réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité chez les moins de 5 ans.
Besoins de financements.
En dépit d’avancées significatives, d’autant plus que les résultats présentés n’incluent pas de données sur les vies sauvées grâce au diagnostic et au traitement, les progrès « restent fragiles », note le Partenariat Roll Back Malaria. Un autre rendez-vous inscrit à l’agenda international suscite des inquiétudes. La réunion de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, principal bailleur de fonds des programmes de lutte contre le paludisme dans le monde, doit se tenir en novembre. Les gouvernements devront y annoncer leurs engagements financiers pour les trois prochaines années. De cette annonce dépendra l’avenir à long terme de la lutte contre le paludisme mais aussi de l’épidémie de sida. Évoquant le sujet lors d’un colloque organisé cette semaine sur le sujet au Collège de France (Paris), Peter Piot, ancien directeur de l’ONUSIDA, a déclaré : « Ce sera le grand test, je ne suis pas très optimiste. »
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